jeudi 13 novembre 2008

Wadi Rum – Du 25 octobre au 2 novembre.


Nous voici de retour d’une belle découverte, celle du désert du Wadi Rum. Une semaine c’était trop court, mais amplement suffisant pour nous donner l’envie d’y retourner au plus vite.

Le voyage commence à Amman quand je retrouve mes 9 compagnons de voyage eux même accompagnés de trois autres pyrénéens. Voilà une belle clique qui ne passe pas inaperçu à l’aéroport, le taxi n’a pas de mal à nous trouver… Après l’avion, c’est le taxi, et c’est reparti pour trois bonnes heures de routes avant d’atteindre notre but final, le village de Rum. Il fait nuit, nous n’y voyons pas grand-chose, je cherche à percevoir les prémices d’un paysage connu grâce aux photographies et aux récits d’autres grimpeurs, mais le sommeil l’emporte le plus souvent, le voyage parait alors rapide. Il doit être prêt de 4 heures du matin quand on atteint les portes du Wadi Rum, de grandes ombres se dessinent de part et d’autre de notre trajectoire, elles paraissent très grandes. Rum, le village, arrive rapidement, première à gauche au bout de la rue et nous nous retrouvons devant le portillon de chez Talal, d’où nous voyons surgirent deux ombres décoiffées et souriantes ; celle de Christian et de Julien arrivés avant nous autres là-bas. Juste le temps de décharger les sacs, suivi d’un petit malentendu avec le taxi, et d’arriver à la tente les pieds dans le sable, nous voici couchés, tous en rang d’oignon, près à passer une bonne nuit de sommeil.

Nous sommes dans l’ambiance bédouine, à 5 heures nous entendons au loin le muezzin, suivi de celui des coqs, des chiens, et de tous les animaux du village. Il est 6 heures il fait jour, Rum commence à s’agiter. Nous, nous nous permettons, épuisés par le voyage de la veille, quelques heures de sommeil en plus. Il est 9 heures quand nous émergeons éblouis par le soleil et la chaleur sous la tente, il est temps d'aller découvrir l’univers où nous nous trouvons ce matin là… Je sors la tête de notre tente bédouine émerveillée par ce qui m’entoure. Nous sommes dans un désert, d’où surgissent d’incroyables montagnes rouges à perte de vue ! Nous émergeons tranquillement autour d’un premier petit déjeuner bédouin accueilli par Talal, et la journée ne tarde pas à s’organiser. Nous voilà partis à l’intérieur de ces montagnes, à travers des canyons tortueux qui font penser à des sculptures géantes. La tête toujours en l’air nous nous exclamons ; je suis émerveillée par ce qui nous entoure, étonnée par les passages empruntés. Christian guide « presque bédouin » nous amène au pied d’un mur rouge où s’intercalent des traînées presque noires, une fissure quasi parfaite sur la droite, c’est là que je découvre, comme le dit si bien son nom « The Beauty ».



C’est sûr nous y sommes, l’escalade n’est pas facile mais incroyable ! Cet après-midi là, marque le début d’une semaine où les voies empruntées s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Tous les jours de nouvelles cordées se forment, chacune se répartissant en différents points du Wadi Rum : Pilar of Widsom, Merlin’sWand, La Guerre Sainte, Black Magic, Cœur de Lion, une tentative dans Water Line, Aquarius… ; nous découvrons le sommet du Djebel Rum grâce à l’incroyable Hammad’s Route. Tous les soirs autour d’un grand plat de « riz-poulet » les récits des uns et des autres fusent, sans jamais tarder pour organiser la journée du lendemain.


L’escalade jordanienne exigeante, en surprend plus d’un : certains découvrent les joies d’un

bivouac improvisé dans les grands dômes du Djebel Rum ; la frontale s’avère en général forte utile pour les descentes souvent tardive… Nous prenons alors, sans trop de difficultés, le rythme des journées bédouines, levés 5 heures avec le soleil et le muezzin, couchés 8 heures lorsque la nuit est déjà tombée depuis presque 2 heures. Puis peu à peu, les jours s’écoulent, nous faisons connaissances avec la famille de Talal (le foot est vraiment un sport qui n’a pas de frontière !).

L’heure du départ n’est plus très loin, nous sommes quelques uns à consacrer la dernière journée à un petit périple touristique, et même «un peu trop touristique ». Nous découvrons alors le fameux site nabatéen qu’est Pétra. Nous voulions ensuite vérifier si on pouvait lire le journal les pieds en l’air dans la Mer Morte, on est rassuré la photo n’est pas truquée !

La totalité du groupe se rejoint à Madaba près de Amman, où nous profitons des hammams jordaniens où un bain moussant géant est improvisé.

A présent c’est l’heure de partir, direction l’aéroport à minuit avec Christian, les autres partent que le matin suivant. Je suis dans l’avion, il parait qu’il fait froid en France, que les montagnes sont blanches, j’essais de m’y préparer mais tout va trop vite. A midi me voilà déjà largué par le train à la gare de Grenoble, c’est vrai qu’il ne fait pas très chaud ; je rentre chez moi, je ferme les volets, et j’essaie de me replonger dans ce fantastique voyage qui m’a donné une impression étrange de ne durer que le temps d’un rêve, d’une nuit...

vendredi 7 novembre 2008

jordanie





La jordanie

Ce n’est pas seulement un pays dépaysant aux couleurs magnifiques, c’est aussi un territoire chaleureux et accueillant.

Quelle surprise à l’aurore du premier jour d’être réveillé, sous une tante bédouine dans le petit village de Rum, par l’écho des chants du Muezzin: “Allah aq baaaar”.
Cette musique, cinq fois par jour, rebondit sur les immenses tours de gré et s’engouffre dans les étroits canyons sculptés par l’érosion du vent. Les formes étranges qu’on y trouve, des taffonis comme roussis par le soleil, dissimulent souvent de mystérieux chemins escarpés. Ce sont les routes bédouines qui conduisent au sommet du Djebel-Rum, du Nassrani et des autres montagnes gardiennes du désert d’Arabie.
Grimper dans le Wadi-Rum, c’est se lancer dans de superbes fissures, c’est jongler avec les lunules, c’est se balader sur une autre planète et dominer ses émotions pour résister au vide, au vertige, vertige des espaces immenses et insondables. 
Au nord, sur la route de la soie, Petra, cité des Nabatéens, est la capitale d’une ancienne civilisation disparue. Elle verra naître dans ce proche orient berceau de nos civilisations modernes, les grandes religions monothéistes.
Au sud, le dernier rempart avec le continent africain, la mer rouge. Mer rouge pourtant d’un bleu magnifique avec sa barrière de corail et ses poissons multicolores. 

Cà faisait longtemps que j’entendais parler de la Jordanie; les copains en parlaient, mon père en parlait. Ils évoquaient ce petit pays avec émerveillement.
Ils avaient raison.

julien laurent