vendredi 25 décembre 2009

Cailloux d'ici et d'ailleurs

Quelques photos d'escalades plus ou moins lointaines.





dimanche 13 décembre 2009

vidéo "au delà de la lumière"

Voila un petit lien vers une vidéo que nous avons réaliser dans le cadre du concours PEtzl, sur le pouvoir de la lumière :

http://concours.tikka2.com/video.php?id=30e5101c20e6cc496e74eef15f4092b9

Voila voila, vous pouvez la regarder (en option) et voter (ca c'est important par contre)

: )

Comme ca, on gagnera peut-être une petite frontale...

A+

Vincent

dimanche 6 décembre 2009

Journée soumission

Varappe à Pène Haute, entre les gouttes, entre ciel et roche et surtout entre deux points...


samedi 5 décembre 2009

samedi 19 septembre 2009

Zutopistes- Petite aiguille d'Ansabère

"Contre une nature sur mesure il n'est pas utopiste de dire Zutopistes"















Mallorca, la meca del psicobloc

Dans un climat tendu à cause de problèmes de spits sur nos belles et sauvages montagnes pyrénéennes, je me permets de vous montrer quelques photos de cet été à Mallorca en compagnie des deux Vincent de Toulouse. Là-bas, pas de problèmes d’équipement puisque l’escalade est réalisée en solo intégral (et oui comme Patrick dans les années 80…), seulement équipé d’une paire de chaussons pour ceux qui veulent et d’un maillot de bain (aussi pas obligatoire). La seule différence est qu’il est possible de survivre à une chute même si des fois ça fait mal : attention « au plat en étoile de mer »…

Belle activité mais c'est vraiment "psico" comme disent les Espagnols avec des voies dépassant parfois les 20 mètres de hauteur et souvent dans le 7ème ou le 8ème degré... Je vous assure que ça fait bizarre d’être au taquet 15 mètres au dessus de l’eau avec un pas dur où le talon est plus haut que les oreilles…









A essayer au moins une fois dans sa vie de grimpeur!

mardi 18 août 2009

Des nouvelles de l’Est !



Après presque 4 mois d’exil chez les pti’ suisses, le pays commence sérieusement à me manquer. Alors lorsque Flo et Rémi m’annoncent qu’ils sont de passage, ni une ni deux, je pose 5 jours de vacances et les rejoins à Cham’.

Cela fait maintenant une semaine qu’ils sont sur place mais avec la météo incertaine le bilan est mitigé : une seule voie au compteur, du côté de l’envers des aiguilles. Autant dire que lorsque je les rejoins, ils commencent à méchamment tourner en rond !!!

Néanmoins les prévisions pour les jours à venir sont bonnes. Les projets recommencent à fuser et ce sont les Grandes Jorasses qui alimentent tous les débats. Eperon Walker, traversée des arrêtes…on hésite. La face est elle en bonnes conditions ? Et on prêt ??? Avec une course au Cervin, le week-end dernier, pour moi (stoppé 200m sous le sommet à cause du vent!) et une course au Vignemale pour mes 2 compères, question acclimatation, nous ne sommes pas vraiment au top!
Le programme du lendemain est de toute façon déjà vu : grasse mat’ (pour se remettre de nos émotions…), baignade au lac et quelques courses pour le bivouac. Nous nous mettons finalement d’accord pour un enchainement de traversés d’arrêtes sur 3 jours : Midi Plan puis la traversée des arrêtes Rochefort - Grandes Jorasses, si tout va bien…plutôt sport comme programme.

Le lendemain, c’est avec 2 heures de retard que la première benne nous dépose à l’aiguille du Midi… et en voyant les cordées à la queue leu-leu sur Midi Plan, nous avons vite fait de changer nos plans, en direction de la pointe Helbronner et le départ des arrêtes de Rochefort.

Il s’agit tout d’abord de traverser l’immense glacier du géant. La course débute par un petit couloir neigeux puis une arrête mixte facile, on gagne le pied de la Dent du Géant. Ndlr : D’ici prendre plein de photos parce que c’est super beau!!!! Par contre prendre bon manteau (voire deux) parce qu’il fait super froid... On chemine ensuite le long de l’arrête, tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt au milieu, tantôt à quatre patte lorsqu’elle devient trop effilée ou aérienne. Ce n’est pas dur mais il ne faut pas pensez à autre chose…



Plus tard, on atteint par un couloir de rochers brisés, l’aiguille de Rochefort, 4001m (« ça y est Florent t’es un Alpiniste, pour de vrai !!! ») Du sommet, on descend facilement sur la grande selle neigeuse et par une longue traversée ascendante, on rejoint les rochers sommitaux du Dôme de Rochefort, 4015m (et deux dans la même journée en plus ….alpiniste confirmé !!!). On se rapproche doucement des Gd Vorasses. Ndlr : Toujours très beau (penser à prendre des photos…TE TCHEU!). On rejoint le col des Jorasses par une succession de rappels entrecoupés de pas d’escalade.

Cinquante mètres devant nous, on a rattrapé une cordée. Un guide et ses 2 clients. Grâce, à un sixième sens, développé certainement, après avoir lus d’épais bouquins rouges, Florent nous sort :
- Je crois que c’est Christophe Profit devant…
- Comment tu sais ?
- Réponse typiquement Dulaquienne et tout à fait improbable : « A sa démarche et puis habillé tout en Grivel… je l’ai vu une fois, sur une photo de dos à l’Eiger … » Et une fois arrivé au bivouac Canzio… il avait raison le bougre!



Nous nous retrouvons à 8 dans le petit abri, perché à 3800 m. Dehors un vent glacial souffle toujours aussi fort et les pointes des Gd Jo nous semblent bien chargées en neige. Mais à l’intérieur l’ambiance est beaucoup plus chaleureuse, les réchauds et les couvertures mise à disposition nous promettent un bivouac bien douillé.
C’est en vidant nos sacs que l’on commence à se rendre compte que l’on transporte de la bouffe pour 15 personnes : 1,5 kg de coquillette, 4 paquets de prince, 3 sauces au poivre et 1 à l’échalote, 1 saucisson, un fromage de 600g (directement importé de suisse !)… Plus, évidemment, le topo entier de Damilano (pas eu le temps de recopier la course…).
En voyant ce déballage, on a droit à quelques commentaires du genre : « Alors comme ça vous venez des Pyrénées ? » C’était sans compter sur la réparti de Rémi : « Et vous comme ça vous venez des Alpes ? ».
D’après Cri-cri Profit (forcément les bivouacs ça crée des liens) les arrêtes sont très plâtrées et dignes de conditions hivernales. Ca passe mais ça promet d’être sport. Eux vont redescendre versant Italien. L’autre cordée ne change pas son programme. Nous nous tâtons à faire la course comme prévu ou bien à redescendre côté Français. On laisse le réveil à 5h en espérant que la nuit porte conseil (le proverbe c’est fait …).

Le lendemain nous décidons de descendre vers les Périades. Depuis le col des Jorasses on descend pleine pente. Pour un réveil c’est pas mal pentu alors dès que ça devient trop en glace on tire 2 rappels. On franchi ainsi la rimaye et on prend pied sur le petit glacier du Mt Mallet (je crois ?) …un vrai champ de mine. On allonge les distances entre nous et on admire les monstres crevasses et les pires ponts de neige qui nous entourent, c’est juste génial (le passage en vaudois, c’est fait aussi…). Une heure plus tard, on retrouve la trace des Périades. On peut enfin se détendre un peu et contempler la face nord des Grande Jo : impressionnant. Et voila, il ne nous reste plus qu’à rejoindre la Mer de Glace, puis Montenvers, puis Chamonix à pied….



Pour conclure cette dissertation, j’ajouterai que ce fut une jolie course chez les lapins… pardon, les alpins, et que ça m’a bien fait plaisir de revoir les potes! Bientôt le retour dans les Pyrénées… enfin !

vendredi 3 juillet 2009

L'artif c'est expo mais pas autant que las calles Laurel y San Juan de Logroño

Un autre post sur le thème de l'artif en si peu de temps ce n'est pas commun !

Ceux qui me connaissent, savent à quel point je suis mauvais en artif, pour ne pas dire nullissime!! 25 min pour faire 10m de A0 dans du vertical voila à peut près de quoi je suis (ou j'étais) capable. Imaginez donc une longueur de 40m en A1...


Simon Elias (le frère de Martin) m'avait parlé de stage qu'il organisait chaque année autour de Logroño. Le rendez vous était donc pris, direction Logroño, plus précisément chez Simon ou je logerai toute la semaine.

Je connaissais un peu Logroño pour y être allé avec Martin, c'est une ville absolument charmante et très vivante. Je me réjouis donc d'y retourner et de retrouver Simon. En plus de ça j'ai eu droit à un petit briefing par Martin, car à cette période ce sera la San Juan, qui est une fête très populaire se déroulant dans la rue du même nom.

Je retrouve Simon et tente de lui glisser, sans pour autant passer pour un branleur, que j'aimerais bien faire cette fête. De toute façon Simon me connais bien et n'a plus aucun doute à mon sujet. Mais avant que je ne dise quoi que ce soit, il m'annonce le programme : ce soir on ira manger quelques tapas dans la calle Laurel, demain on ira grimper à Peña puerta mais il ne faudra pas que l'on rentre trop tard car on devra s'arrêter acheter du vin pour la fiesta de San Juan. Le genre d'emploi du temps que j'adore !!! On part donc dîner et je retrouve avec joie (mais cette fois en été) les charmes de la calle Laurel. Tout le monde est dans la rue, c'est très animé, quasiment tous les bars sont ouverts et pourtant on est que lundi soir. On part se coucher raisonnablement tôt vers minuit.

Le mardi matin réveil vers 7h et direction Peña Puerta.
Simon me présente le matériel que je connais en grande partie déjà. Au passage me montre quelques astuces ou détails qui peuvent se révéler très utiles. Comme privilégier des mousquetons ovales et grands pour les étriers et la daisy chain afin de pouvoir l'attraper à pleine main quand on veut monter sur les étriers. Certains crochets fifi sont plus pratiques que d'autres etc..

Le site de Peña Puerta a été équipé de telle sorte à être une véritable école d'artif. Cette paroi fait un peu moins de 200m et est très déversante, orientée nord idéal pour les températures élevée de l'été. On y trouve des voies entièrement équipées sur gougeons destinées à apprendre le mécanisme de progression avec les étriers et daisy chain. C'est ce à quoi je me consacrerai le premier jour. Quasiment tous les relais sont sur gougeons de 12mm avec anneaux, et on trouve de temps en temps quelques spits ou gougeons dans les longueurs. Idéal donc pour apprendre sans se faire mal ou peur (disons pas trop peur).
Simon m'avait demandé de prendre 2 daisy chains et 4 étriers, mais moi têtu comme une mule j'en avais pris que la moitié me disant que ça suffirait bien. Il me montre la différence entre utiliser une seule daisy avec 2 étriers et 2 daisy et 4 étriers. J'apprends donc les joies de la progression, du high stepping, des négociations de toits etc... Tout cela sans me soucier de la solidité des points.
Vient ensuite la phase de nettoyage de la longueur en utilisant les jumars. Plus plein d'astuces pour négocier les pendules etc...
Une journée assez intense. L'artif est bien plus physique que je ne le croyais. J'ai aussi de quoi m'améliorer et gagner en fluidité. Il est temps de rentrer à Logroño et de se préparer pour la tant attendue fête de la San Juan.

Nous sommes affamés, et commençons par manger avant tout autre chose, le tout accompagné d'un petit crianza de la Rioja. Suite à ça nous allons acheter quelques bouteilles comme prévu.
Nous partons boire un verre avant de rejoindre la calle San Juan...
Les rues sont bondées de monde, il fait chaud, c'est bruyant, bref ça sent bon l'Espagne.

Nous prenons donc la direction de la calle San Juan, Simon s'arrête tous les 5 m pour serrer des mains et faire des bises (c'est ça la notoriété) et finalement nous retrouvons Churri (un ami de Martin, accessoirement une légende à Logroño) dans un bar dont j'ai oublié le nom, mais très connu.
Vers 22h, tout le monde se fait mettre dehors... le patron du bar semble peu se soucier des derniers verres qui n'ont pas été payés. En même temps toutes les tables du bar sont emportées à l'extérieur. Les gens s'installent dans la rue pour manger. Chacun a amené de quoi dîner. Bien sur avec Simon on n'a pas faim, cependant en voyant passer tous ces plats, plus le fait que tout le monde me demande de goûter, je me remets à manger. Tout est succulent...
On se retrouve donc à une table, alors que nous avions prévu de dîner avec d'autres personnes. Simon partira à leur recherche, il me semble... à partir de là tout ce que je vais raconter est plus ou moins flou dans mon esprit car la soirée était pour le moins arrosée !!!
En tout cas Simon est revenu avec le vin que nous avions acheté et je me souviens très bien être assis juste à coté de la réserve. Il va sans dire que mis à part Churri et Simon je ne connais personne. Par contre au bout de quelques minutes tout le monde connaît le petit Français là bas dans le coin, qui a pour mission de déboucher quelques bouteilles quand le besoin s'en fait sentir!
Il y aura quand même un gars qui avait abusé d'un peu de tout, et qui percutera 4 ou 5 heures plus tard que je suis Français.

Après plusieurs heures à boire de l'excellent vin ainsi que de la liqueur de pommes bizarres qui a un goût de Patxaran et respirer quelques vapeurs d'encens, je ne sais vraiment plus où je me trouve. Simon me propose de rentrer me coucher car le lendemain on va grimper!!! Il souhaite rester un peu plus et donc m'explique comment rentrer chez lui. Je suis moyennement chaud pour rentrer tout seul, car l'orientation et moi ça fait deux et en particulier ce soir là.
C'est très facile tu comptes 3 rues et tu prends à droite, puis tout droit et tu reconnaîtras. Il me montre le trousseau de clef, celle là c'est pour la porte en bas celle là pour l'appart les autres tu n'en as pas besoin. Tout semble si compliqué !!!!

J'y vais et commence à compter les rues ... un ... deux, finalement je perds le compte, le reprends, et très vite comme je l'avais imaginé je suis complètement perdu.
Au bout d'un moment je finis par reconnaître une place qui n'est pas très loin du Parlement. Je suis dans un état de paranoïa avancé, très certainement lié aux vapeurs d'encens... Il me semble voir un gars louche qui me suit avec un chien. Est-ce le fruit de mon imagination? Aucune idée, en attendant je prends peur et m'enfuis en courant. Alors que je cours comme un dératé, je croise une voiture de police, ouf je suis sauvé. Je m'arrête net de courir. Le temps que ça me monte au cerveau, il est déjà trop tard. Pour un flic, quelqu'un qui court et qui s'arrête quand il croise une voiture de police, c'est un suspect.
Je me fais donc arrêter, et là je suis incapable d'aligner 2 mots en Espagnol correctement. Je n'ai pas de papier, sauf mon permis de conduire. Fort heureusement j'arrive à comprendre ce qu'il raconte. Il me demande d'où j'arrive. Calle San Juan. Il me dit que c'est impossible car je n'arrivais pas du bon coté. J'essaye de lui faire comprendre que j'étais perdu. Il me demande si je conduisais. Non. Si on va voir ta voiture, le moteur est froid? Oui pas de soucis. Où est ta voiture? Pas la moindre idée, c'est Simon qui l'a garée. Où vas tu? Je ne connais pas l'adresse, je serais à peine capable de reconnaître la porte d'entrée. Tout ça semble très mal barré, je suis parti pour me faire embarquer au poste, Simon ne pourra pas rentrer chez lui.

Je vide mes poches, et il fouille tout minutieusement. Vu mon état, je suppose qu'il doit s'attendre à trouver toute sorte de drogue. Au bout d'un moment il me demande si j'ai bu. Difficile de le cacher!! Il me rend tout, les clefs, porte feuille etc... et s'excuse de m'avoir arrêté?? Puis me demande, mais au fait pourquoi tu courrais? Je me lance dans une explication, il me coupe net, à mon avis il ne veut pas en attendre d'avantage, et me laisse partir.
Je retrouve mon chemin, et j'explose de rire. Il n'y a qu'à moi que peuvent arriver ce genre de choses (à Xavier aussi peut être).

Le lendemain matin réveil à 8h30. Simon est rentré et lui aussi s'est fait emmerdé par la Police, mais rien à voir avec moi. Direction Peña Puerta, ce coup ci on monte un jeu de friends et coinçeurs, pitons, marteau, crochets... fini la rigolade, bonjour le mal de tronche!
J'attaque une longueur cotée A1+/A2. La première partie se fait essentiellement sur coinçeurs et friends, je ferai aussi un pas sur crochet pour la forme. Je progresse assez vite et suis surpris de voir que finalement je ne me débrouille pas trop mal (il faut dire que je suis assez habitué à utiliser ce matériel) et que la gueule de bois ne me dérange absolument pas.

Un vieux du village est monté voir ce qui se passe, et discute avec Simon pendant que j'évolue sur les étriers. Simon insiste sur le fait qu'il n'y a rien de dangereux et répond à toutes les questions que lui pose cet homme là. Notre curieux de passage s'en est allé avec la conviction que l'artif c'est sain.
Je viens de faire un pas sur crochet, un autre sur un gougeon, je pose un link cam jaune dans une bonne fissure, le teste, il fait un bruit bizarre le temps que les cames adhèrent bien sur le rocher.
Puis je place le link cam rouge. Avec Simon on vente les mérites de ces superbes friends d'Omega Pacific, qui s'adaptent partout et épousent toutes les formes du rocher. Le rouge en revanche est mis dans un trou douteux... je le teste donc un peu plus fort. Celui ci s'arrache, je tombe, celui d'en dessous s'en va aussi. Je me retrouve 4 ou 5 m plus bas. On éclate de rire en pensant au vieux qui nous aurait pris pour des fous s'il avait vu ça.

Je suis surpris de voir que les 2 friends se soient sortis. Simon me demande de regarder avec attention le rouge car il lui semble voir un truc étrange. En effet une came, s'est arrachée!!! Cassée !!! Incroyable... Sur le coup j'ai un peu les boules, surtout vu le prix de l'engin, puis je pense à toutes les fois où je l'ai utilisé, en étant 3 ou 4 m au dessus... Je jette un coup d'oeil au jaune, et là surprise 2 cames d'arrachées !!! C'est la stupeur. Pour info, ces objets ont été renvoyés au distributeur en Espagne, et je suis en contact avec Omega Pacific pour l'analyse de ce problème. Jusqu'à présent aucune anomalie de ce genre n'avait été reportée.



Bref je remonte sur la corde et place des camalots cette fois, aucun problème.
J'arrive sur la 2ieme partie de la longueur. Là il faut pitonner. Je plante mon premier, le teste, et boom me voila 2m plus bas. J'en essaye un autre, même punition. Je fais tomber un piton... bref la misère. La fatigue se fait ressentir. Je redescends au relais intermédiaire, puis au sol pour faire un pause et manger un morceau.

J'y retourne plus motive que jamais. Ce coup ci avec plein de morceaux de bois pour remplir les trous avant de pitonner. Cela s'avère très efficaces. Simon s'est endormi sur la dalle en bas. Je le réveille chaque fois que j'ai besoin d'un peu de corde et surtout chaque fois que je dois tester un piton.
Miracle!!! Ils tiennent tous... Simon me le fait remarquer, "tu t'améliores... en fait tu verras vraiment s'ils sont bons quand tu depitonneras tout". La fin de la longueur se fait en libre. Un gougeon à clipper, on range les étriers, et c'est parti pour 4m de libre en grosse, avec les gants et les genouillères, ceci dit ce n'est que du 4+.
Vient le moment de nettoyer la longueur. Je sors les jumars et commence à tout déséquiper. Le départ est relativement déversant, mais je ne retire que des coinçeurs et friends donc ça va assez vite. De plus la longueur ne traverse quasiment pas. Je sors mon dernier friend, pendule un peu, et là .... surprise !! mon premier piton s'en va tout seul, juste avec la tension de la corde !!!
Je finis le nettoyage, dans l'ensemble les pitons étaient bons, du moins capables de retenir mon poids et une petite chute.
Je suis exténué, Simon aussi, mais lui au moins a pu dormir pendant que je grimpais.
Ce soir là on est invité à une préparation de projection sur le thème des plus mauvaises voies d'Espagne. De quoi bien rigoler en perspective, mais je préfère m'abstenir et vais me coucher à 21h.

3ieme jour, réveil à 7h, je n'ai jamais aussi bien et autant dormi depuis que je suis arrivé. De quoi être en pleine forme. Nous arrivons à Peña puerta, et ce jour là je commence une longueur en A2 ou il faudra pitonner d'avantage. Des les premiers mètres, je m'aperçois que je ne suis pas du tout dans le rythme. Tout me semble extrêmement compliqué, je n'arrive à rien. Chaque point que je place me semble foireux. Il n'en est pourtant rien, tout est béton à part un friend la gueule bien ouverte dans un trou. J'ai d'ailleurs du agrandir le trou au marteau pour le faire rentrer.
Ce jour là, la tête ne suis pas, je fini même par croire que les gougeons ne tiendront pas.
Ma progression est des plus laborieuse. Arrive le moment ou je dois poser mon premier piton. Au bout de 20 bonnes minutes d'hésitation de pitonnage et dépitonnage, je fini par en tester un et celui ci s'arrache. Je suis à la rue... mais comment peut on être aussi nul!!! Simon me charrie et me dit que je grimpe nettement mieux quand j'ai la gueule de bois. C'est d'ailleurs vrai.
Je progresse au rythme d'un koala, plante et déplante des pitons tombe très souvent. Je suis crevé à force de taper avec le marteau. Simon m'a d'ailleurs prêté le sien qui ressemble plus à une masse de chantier qu'à un marteau d'escalade. Je décide donc de changer de tactique et de privilégier les friends. Ce rocher est relativement tendre, et les cames ont du mal à bien adhérer si la fissure n'est pas parfaite et propre. Ceci est d'ailleurs plus remarquable avec les micro friends. Qu'à cela ne tienne, je place un C3 rouge dans un trou de piton. Il tient mon poids miraculeusement. J'enchaîne avec un link cam violet, visiblement l'incident de la veille ne m'a pas servi de leçon, en plus celui là est placé dans une écaille bien foireuse. Je le teste, et comme je l'avais plutôt envisagé, il s'arrache (mais ne se détruira pas), par la même occasion le C3 d'en dessous lui aussi dégage. C'est un piton que j'ai planté moi même qui m'a retenu. Je suis très fier de ça, et le signale à Simon, qui me dit que celui là est un piton "a muerte". Je remonte sur la corde et remarque que mon fameux piton a méchamment bougé, il avait une toute autre gueule avant ma chute. Je me remets donc à pitonner et laisse tomber les friends.
Je fabrique une magnifique fleur de piton à base d'un Z et deux cornières, un point béton, ça fait plaisir. Les couplages semblent marcher, donc du coup j'insiste dans ce sens là. Un peu de bois, une lame et un universel. Ça tient!! Je reprends un peu confiance en moi, mais suis toujours envahi par le doute. Tout est de plus en plus laborieux.
Je me lance dans un autre couplage bien foireux celui ci. Une lame et un U. Simon m'encourage, et je monte dessus... jusqu'ici tout va bien. J'ai plusieurs emplacements possibles pour mon prochain point. Je choisi (mal) un trou et tente désespérément de faire rentrer un U extrêmement long. Il rentre cependant de quelques centimètre. Simon me lance "mais il est béton celui là, il pourrait supporter toute la famille de boulanger qui vit en bas de chez moi" (pas loin de 300 kg à tous les 3). Je mets une cordelette au plus près du rocher et commence à le tester. A ce moment là je suis au fond du seau. Je n'éprouve plus aucun plaisir à grimper, et je suis transi de peur. A force de tester des pitons foireux on fini par développer un 6ieme sens, et on sent tout de suite celui qui ne tiendra pas. Celui là en fait parti... en sautant sur la daisy j'ai une sensation bizarre. Je m'arrête, lève la tête et vois que le piton penche méchamment vers le bas, et est quasiment sorti. Panique à bord, Simon est surpris il avait parie qui ça tiendrait. Il me dit de redescendre sur le point précédent ... Alors que je me vache, la lame de ce magnifique couplage s'éjecte, un peu comme une carte de crédit après avoir retirer de l'argent.... C'en est trop... fini pour aujourd'hui. Il y a un spit plus bas, j'y redescends, et me fait mouliner jusqu'en bas. Je suis démoralisé, frustré. Un journée à oublier. Cependant, j'en tire une leçon, pour bien faire de l'artif il faut faire la fête la veille, c'est vérifié!
On connaît donc le programme de la soirée.

Un tour dans la calle Laurel s'impose donc. Nous déambulons dans la rue, je suis toujours autant perdu cependant je suis capable de reconnaître chaque bar et me souviens exactement de la spécialité culinaire de chacun d'entre eux.
Nous finissons vers 2 ou 3h du matin, et le Rioja coule à flot ce soir là.

Le lendemain matin je suis donc en parfaite condition pour aborder une nouvelle journée d'artif. J'ai un peu mal au crane mais pas trop, et mon halène est loin d'être fraîche mais je peux quand même faire la marche d'approche sans cracher mes poumons.
Je remonte sur la statique au jumar, et Simon m'assure en même temps sur la dynamique en moulinette. Je suis très motivé. En à peine 2 coups de marteau, je dégage le premier piton au dessus du spit que j'avais mis la veille. Je rempli le trou avec du bois, et tape une cornière ce coup ci. Ça tient a muerte. Je progresse au piton suivant, celui sensé retenir une famille de boulanger. Je le sors à la main sans même utiliser le marteau !! Mes idées sont beaucoup plus claires ce matin là, j'ai nettement moins de visions morbides. Je m'aperçois qu'il y a plein de possibilités de pitonnage et que la veille j'ai vraiment choisi la pire. Je recommence avec le bois et rempli un trou. Je suis couvers de silure, comme un charpentier. Note pour plus tard pour faire de l'artif prendre un paire de lunette de sécurité, car on en prend plein dans les yeux... échardes de bois et surtout limaille de fer.
Je tape tous les pitons comme un sourd!! J'ai le bras qui commence à fumer comme dans une longueur soutenue à Riglos. Simon me dit souvent "c'est bon ça suffit" et je réponds systématiquement "non il peut rentrer encore un peu plus". Je m'apercevrai à mes dépends quand je nettoierai la longueur, que ce n'est pas un bon plan de trop taper les pitons. Simon me chambre souvent en me disant que je ne mets que des pitons de relais et non des pitons d'artif. Il me dit même que si chaque coup de marteau que j'ai mis valait 1 centime d'Euro, on pourrait payer à manger et à boire à toute la calle Laurel.
J'arrive vers la fin de la longueur il faut sortir en libre. C'est toujours délicat à faire, après quelques hésitations, je finis par arriver au relais.

Déséquipement de la longueur.... Jumars et c'est reparti. Le début est très raide. Je m'aperçois que tous les coinçeurs que j'avais mis et qui me faisaient flipper la veille, sont archi bétons. Comme quoi tout est psychologique en artif. Je progresse assez vite, j'ai gagné en fluidité depuis le début de la semaine. Je me trouve assez doué aussi pour dépitonner. Exercice qui consiste à taper sur les pitons comme une mule afin de les faire bouger. Ensuite il faut finir avec la chaîne à dépitonner. Simon me le fait d'ailleurs remarquer... "t'es vraiment un as du nettoyage de longueur"
Il y avait dans la longueur, 2 pitons en place. Simon m'invite à les enlever. Ces pitons sont en place depuis plus de 5 ans, et personne n'a jamais réussi à les enlever. 5 minutes plus tard ils sont accroches à mon baudrier. L'un d'entre eux m'aura demandé un peu d'effort. Le truc est en fait de se mettre dans une position confortable pour pouvoir frapper avec le marteau de manière efficace. Des fois il faut être bien au dessus d'autre fois à hauteur, le problème étant quand la voie est désaxée, et que frapper avec sa main forte (la droite pour ma part) n'est pas commode. On est donc obligé d'utiliser l'autre main ou de se contorsionner dans tous les sens.
J'arrive à la partie ou j'ai tape tous les pitons a muerte. D'après Simon ça sera très compliqué de les sortir. En effet chacun me demande plus d'énergie que les 2 pitons qui sont restés là pendant 5 ans. Il y en a même un que je devrai laisser. A voir maintenant si celui là établira un nouveau record de longévité.
Il m'aura fallu 2h pour finir la longueur et 1h30 pour la nettoyer. Je n'aurai pas le temps de m'engager dans une autre longueur. Dommage car j'avais vraiment envie de grimper. On en profite pour voir d'autre éléments du matériel d'artif. Les plombs et copperhead. J'ai donc une meilleure idée de comment ça pourrait s'utiliser, mais rien ne vaut de le mettre et de s'y pendre dessus pour de vrai.

Il est temps de rentrer à Logroño . Ce séjour d'artif m'a énormément plu. J'ai hâte d'essayer à nouveau, mais cette fois dans une voie en entier. Certainement le même site, à voir, le principal problème sera de trouver des compagnons de cordée, avis aux intéressés.

Simon me propose de passer une dernière nuit à Logroño et de prendre la route le lendemain. Il doit partir au mont perdu tôt dans la matiné, et ce soir 2 clientes doivent le rejoindre et dormiront chez lui. Arrive à Logroño , je décide de commencer à charger la voiture pour faire un peu de place dans la maison.
J'arrive à la voiture et découvre la vitre avant passager détruite !!! Gloups... je réfléchis, et réalise qu'ils m'ont piqué, mon Ipod, mon téléphone portable, mes lunettes de soleil et d'autres trucs. Heureusement le matos d'escalade dans le coffre est toujours là.


Dernière soirée à Logroño , avec les clientes de Simon, qui visiblement ne réalisent pas qu'elles devront se lever le lendemain à 6h.
Je me réveille donc avec tout le monde, les 2 filles sont au radar le plus complet!!! Simon et moi avons fait ça toute la semaine, ce n'est qu'une journée de plus et cela ne nous pose aucun problème. Je profite de m'être lever tôt pour aller faire une déclaration à la police. Le gars me dit de revenir a 11h car l'expert n'est pas encore la. Génial!!! En plus il faudra que j'amène la voiture. C'est là que ca se complique. Y aller à pieds n'était déjà pas facile mais alors en voiture! Je tourne pendant une heure, demande ma route 2 ou 3 fois et systématiquement aux idiots du villages qui m'envoient n'importe ou. J'arrive finalement au commissariat. 20 min avant que l'expert ne s'en aille, celui ci regardera ma voiture environ 20s avant de signer la déclaration faite par ses collègues. Pas de doute si je dois me reconvertir plus tard, je ferai expert !!! On commence la journée à 11h, on bosse environ 20s et surtout on est l'élément indispensable à une grande institution comme la police nationale Espagnole. En gros on n'a rien envier aux Espagnols de ce coté là, il semblerait même que les notre soient moins feignants !!!

A part ce petit détail là, qui m'occupera un peu en France car j'aurai à faire à d'autres truands que sont les assureurs, ce fut une semaine extraordinaire. Très riche sur le plan humain, ainsi que sur le plan technique. J'ai très envie de retourner à Logroño, faire de l'artif, du libre, et la fête. Avis aux amateurs.

mardi 23 juin 2009

Fêtes d' Anso


Fiesta, roca, chicas, sol....






dimanche 14 juin 2009

Tracto pelle

Histoire de profiter pleinement de mes premiers jours de "vacances", je suis allé taper des clous dans une magnifique voie, signée Dominique Brau Mouret : Tractopelle.


A gauche "Pelle à gateaux" (A3/6B) à droite "Tractopelle"(A2+/6A)

Pour la petite histoire, Mr Brau Mouret, c'est un peu Mr Artif au quié ( et surement ailleurs ). Toutes les voies de A1 à A5, c'est lui... Et ce qui est encore plus fou, c'est la fréquence à laquelle il a pu ouvrir certains itinéraires. ("pelle a gateau" les 2 et 3nov 1994, "tractopelle" les 8 et 9 nov de la même année...)


1 ere longueur... c'est long mais c'est beau !

Mes histoires d'artif au quié ont quant à moi débuté il y a quelques années. Apres mon 1er stage à vilanova, nous sommes partis la fleur au fusil, ou plutôt au marteau, direction Pelle à gateau, version light, à la journée...

Bref but, et vu qu'on est un peu sourd d'oreille, re-but quelques jours plus tard dans Tractopelle . Hummmm.... bonne correction, histoire de revenir vers des itinéraires un peu plus cool, genre "Tichou d'rhum" (oue, j'en profite pour faire ma petite session "venez tous grimper en Ariege, c'est trop bien l'Ariege, vive l'Ariege").

C'est pas tout, mais un but, ca laisse toujours un petit arrière goût amer, et puis de toujours passer au pied de ces parois... Ben ca donne envie de s'y relancer ! C'est chose faite cet hiver, en compagnie de Lionel. En 2 jours, nous faisons la 1ere répétition de Pelle à gateau, tout se passe plutôt bien, avec un horaire plus que correct, et pas trop de frayeurs !


1ere longueur, toujours...

Depuis, ben il restait "tractopelle", un peu moins dure, mais avec plus d'artif... Deux répétitions en date, celle de Jérome Thinière, Fred Talieu et David Marret, à la (longue) journée... puis plus récemment, celle de Romain Wagner et Romain Cabessut. ( voir vidéo sur Tvmountain).



Faute de compagnon de cordée ( ARTIF/ETE/ARIEGE ca a du mal à passer apparament : )),je me décide pour partir seul. Donc vendredi, apres avoir fini mon rapport de stage à l'arrache la plus totale, je file vers les pyrénées, la twingo a du mal à suivre le rythme...



Un premier petit portage juste avant la nuit, histoire de se mettre en jambes puis dodo.
Le lendemain, départ 5h30, toujours bien chargé, négociation presque habituelle avec les sangliers, petite session tacquet dans les dalles à 4 pattes, et enfin, une petite longueur en 3+, version, prise touchée, prise arrachée. Et voila, on peut enfin commencer les choses sérieuses !


Pour la 1ere longueur, c'est un peu le marathon de l'artif, 55m à taper comme un sourd sur des pitons et autres joujous. La suite est plus technique, petites montées en perspective... avec trous forés, et trous trop gros ( ou les coins de bois ressemblent plus à des curedents qu'autre chose...)


Couplage de pitons, version "bouquet de fleur"


Rajouter à cela un petit passage de 6A et un débile qu'a pas bien relu son manuel "comment s'auto assurer", et c'est le taquet assuré, la corde dans les dents, une main à plat, et l'autre en train de chercher déséspérement comment débloquer ce p.... de grigri...



Une petite particularité de Mr Brau Mouret,c'est qu' il aime bien forer ses trous dans des endroits discrets... et ca se transforme rapidement en partie de cache cache, ou faute de patience en grandes montées d'adrénaline sur des crochets foireux 10cm à coté du trou tant attendu...


Captain hook, how are you ?


Ca m'a d'ailleurs valu une petite session "try again", avec retour à la case départ...



"Détendez vous, ca va bien se passer", c'est ça oue...

Finalement, j'arrive à me hisser tant bien que mal en haut du 3ème relais, c'est à dire à la fin des difficultés... Ce soir, c'est "old school", avec juste un petit hamac, et un sandwich... Histoire de mettre un peu l'ambiance, l'orage se pointe, j'ai donc droit au spectacle "son et lumière ( et douche froide)". Bref que du bonheur !



Le lendemain, le ciel bleu est bien la, mais des nuages gris m'empêchent de le voir. Je me presse. Malgré les conseils de Rémi ( vive l'assistance téléphonique), je suis toujours en panique totale avec mon grigri. Finalement, tout se négocie plutôt bien, et avec quelques petits pas d'artif, j'arrive au dernier relais, lessivé mais content !


Préparation du bivouac ****

Et voila, une belle petite aventure qui se termine ( enfin dans la version intégrale du film, il y a aussi la partie "descente galère dans les buis avec 40kg sur le dos", mais ca a été censuré ici...)



J'en garde un bon souvenir, bien que les conversations avec un marteau soient plus limitées qu'avec un compagnon de cordée. C'était une expérience enrichissante et interessante quant à mon avenir professionnel (merde , ca c'était la conclusion du rapport de stage...)

Plus sérieusement, c'était une belle petite virée, loin des foules pour une escalade monstre classe, dans une paroi qui ne l'est pas moins !



A bientot le quié !