mardi 7 avril 2009

Les livres d'or

A l'heure du numérique, internet, téléphones cellulaire ainsi que tout un tas d'autres technologies, la diffusion de l'information est entrée dans une nouvelle ère.
Cependant je suis heureux de constater que les anciennes méthodes fonctionnent toujours. Je pense entre autre aux livres d'or. Qui n'en a jamais feuilleté un, ou bien laissé quelques lignes par ci par là.

Ces livres peuvent s'avérer être des mines d'informations pour les grimpeurs, avec entre autre des indications précieuses sur les conditions de telle ou telle voie (surtout l'hiver) ou bien un détail d'itinéraire ou encore l'état de l'équipement en place etc...

Autres informations intéressantes, les topos de nouvelles voies. A l'heure de l' "online", on pense très souvent (moi le premier) à "googler" comme un malade à la recherche du topo tant espéré (et on trouve très souvent), plutôt qu'à un autre moyen. Combien de fois j'ai pu dire ou entendre "Merde j'ai pas imprimé le topo, et pourtant je l'ai téléchargé hier soir sur topoAgogo.com, comment on va faire ?!"
Dans les livres d'or on en voit de tous les styles... Du topo artistique au gribouillis illisible. Maintenant avec l'informatique on a droit à un autre genre, mais là aussi certains sont plus doués que d'autres...

Les livres d'or sont aussi l'objet de polémiques en tout genre, règlement de compte et j'en passe. J'en avais d'ailleurs fait les frais une fois en laissant un commentaire, qui n'avait pas plus à certain, et j'avais pris un tir comme on dit dans le jargon. Ceci dit cela ne m'empêche pas de continuer à en laisser d'autre, même si cela devra encore déplaire.

On y trouve aussi des narrations plus ou moins intéressantes ou marrantes d'ascensions variées.
Certains vont mettre l'accent sur la performance, d'autres sur le matériel à privilégier, la beauté de l'itinéraire, quand à d'autres ils vont tout simplement raconter leur galère (c'est marrant ce sont ceux là que je préfère ;-)

Récemment, en lisant celui de Villanova de Meia, j'ai pris conscience d'une chose qui est vraiment typique des livres d'or, et qu'il est difficile de retrouver au travers d'autres médias (surtout internet), le coté artistique. J'en parle plus haut au sujet des topos, mais cela ne se restreint pas uniquement à ça.



En fait tous les points que j'ai abordés y passent. Je suis toujours stupéfait de voir à quel point les gars peuvent être imaginatifs, souvent drôles et en utilisant qu'un simple stylo et une feuille de papier. On y voit dessins en tout genre, surnoms démentiels, signatures surréalistes (je me souviens d'un gars qui a signé son nom en dessinant un pétard au milieu, ou encore un autre en reprenant la typographie des lettres d'Iron Maiden).

Une autre fois un gars écrivait une carte postale à sa mère en la rassurant, lui expliquant que les locaux étaient sympas et surtout en lui demandant des slips propres en urgence !!!

Dernièrement, toujours à Villanova, j'ai halluciné sur un dessin (polémique) du prototype de grimpeur de merde moderne (voir photo).


Les livres d'or ont encore une longue vie devant eux, et il ne tient qu'à nous de continuer à les faire vivre. En fait je ne pense pas qu'il faille être original pour écrire quoi que ce soit, il suffit d'être naturel et de profiter de l'instant. Énervé, sérieux, en plein délire, une seule règle : libre expression. En fait il n'y a qu'une seule chose qui m'énerve, les hiéroglyphes, comprendre par là, la page indéchiffrable car un gars a écrit comme un chat, et que lui même serait incapable de se relire !!!
Aucune restriction quand au langage choisi (on préfère écrire dans sa propre langue), je trouve même sympa de trouver quelques lignes en Japonais (ou Chinois je suis incapable de dire de quelle langue il s'agissait), tant que c'est bien écrit.

A part çà, ce jour là avec Xavier nous avons fait Intifada à la Roca Alta. Splendide voie que nous recommandons à tout le monde. N'ayant pas pris de topo (encore une fois j'ai dit "Merde je l'avais pourtant sur l'ordi et même dans un passe Muraille"), nous avons utilisé celui du bar. Un topo tout droit sorti de l'ordinateur, une impression bien foireuse ... bref la première longueur avait été tronquée. Je ne sais pas qui l'a amené au bar, sans doute un bon grimpeur mais certainement pas une star de l'informatique. Xavier l'a donc customisé et a ajouté la partie manquante.