mardi 3 février 2009

Dry Tooling



Cet hiver, pour devenir des alpinistes branchés nous nous sommes essayés au DRY TOOLING. Il s’agit d’un sport bizarre qui consiste à grimper avec des piolets et des crampons sur du caillou pour aller chercher un pauvre morceau de glaçon pendouillant dans un surplomb. Finesse et délicatesse sont les maitres mots de cette activité : bref, ça met la caisse.


Des cotations incompréhensible, des cigares véreux, les mains qui s’ouvrent, des ancrages plus aléatoires les uns que les autres, des piolets volants, des crampons qui ripent et des techniques de progression plus complexes que les pires inventions du kamasoutra font que ce sport est particulièrement intéressant…


Quelle satisfaction de revenir à la maison complètement fractal après une bonne séance de bourrinage aux Espuguettes. Attention tout de même aux piolets farceurs toujours prêts à vous sauter au visage lors d’un blocage violent… Et vlan, le nez (ou les dents, ça dépend de l’angle du piolet)… Tout d’un coup, ça fait moins classe pour finir sur le dancefloor du Connemara à 4h du matin.

lundi 2 février 2009

Nouvelles de Pyrénéens perdus dans les Alpes, 2èm épisode…



Nous revoilà pour l’écriture d’un nouveau chapitre de notre découverte des Alpes.
Ce week-end un nouveau pyrénéen nous a rejoint : j’ai nommé mister Florent Dulac! Afin de partir sur de « bonne base alpine » nous décidons d’aller grimper dans le massif du Mt Blanc.
Le RDV est donné samedi à 7h30 à Chamonix. Cécile doit récupérer Florent dans le charmant village d’Habère Poche au cœur de la fameuse « vallée verte », en haute Savoie. Ce ne fut pas une mince à faire, mais nous nous retrouvons finalement à 8h, au téléphérique de l’aiguille du midi.

Ne connaissant pas trop le massif et ne disposant pas de beaucoup d’infos sur les conditions, nous nous décidons pour une goulotte classique, facile d’accès en face nord de l’aiguille. Mais première surprise lorsqu’en prenant nos billets à 8h30, la caissière nous annonce que nous sommes dans la benne numéro 27, qui partira à 10h30! Petite hésitation :
- Ca fait tard pour commencer une voie !
- Oué mais d’un autre côté on descend en rappel et elle ne fait que 250 m.
- Allez c’est parti on y va !

Cela nous laisse un peu de temps pour aller boire un café et s’imprégner de la faune locale. Ni Cécile, ni moi ne connaissons les lieux, ce qui fait place à des discutions assez comiques …
- C’est quoi ce sommet avec cet énorme glacier ?
Et Florent en parfait connaisseur des lieux : « alors ça, c’est le Mont Blanc…. »
- A Ouai! Excellent ! Il ressemble vachement au Pic d’Anie quand même ! »
Et j’exagère à peine…
Ou encore en marchant dans la rue: « Mais c’est qui ce mec ? Il doit être connue ! Sa tête me dit quelque chose !
Toujours Florent : « c’est Phillipe Magnin. Il est dans le film « Sur le fil des 4000» avec Berhault. »
- Wouahou c’est cool Cham’ !


Nous partons finalement avec une demi-heure de retard. La benne nous dépose donc à 11h30 au sommet de l’aiguille, à 3842 m, face aux plus beaux sommets des Alpes. La vue est somptueuse. Cependant pas le temps de traîner ici. Nous sommes déjà plus que juste dans le temps!
Nous attaquons les rappels depuis la passerelle, alors que des hordes de skieurs, arborant fièrement les dernières GoreTex de chez Millet, s’élancent vers la Vallée Blanche.
Après un faux départ dans une goulotte trop sèche, nous pouvons enfin commencer à grimper. Je m’élance dans un couloir ou les parties en glace alternent avec des ressauts de mixte. Les longueurs sont magnifiques. La glace est très froide et cassante mais c’est un véritable escalier et tous les ancrages sont assurés. L’ensemble est peu soutenu (quelques ressauts à 85° max) ce qui nous permet de progresser rapidement.







Cependant, une longueurs sous la crêtes finale, nous entendons les hauts parleurs annoncer le départ immédiat de l’avant dernière benne de la journée. Il faut encore accélérer. Nous sortons sur l’arête des Cosmiques en courant, mais cela ne sera pas suffisant, puisqu’une fois arriver au téléphérique, les gardiens ne peuvent que nous annoncer que la dernière benne vient de descendre il y a 15 min….



Une nuit à presque 4000m se prépare. Le seul abri que l’on nous propose est un modeste couloir (chauffé !), mais cela nous satisfait amplement. Pour finir la journée en beauté, nous admirons un fabuleux coucher de soleil sur le toit de l’Europe.
L’excitation de la voie commence à retomber progressivement et un petit mal de tête commence à se manifester… il ne nous quitteras pas jusqu’au lendemain.
Là haut, nous faisons connaissance avec les gardiens. On leur parle des Pyrénées et ils nous racontent leurs saisons ici. Les pétards et la liqueur de Framboise s’enchaînent et nous montent bien au delà des 4000m !
Le lendemain il neige. Nous redescendons avec la première beine et retrouvons le fond de la vallée, un peu abasourdi par notre aventure.
Florent doit repartir, il bosse l’après midi. Cécile et moi nous attablons dans une brasserie pour un sérieux petit déjeuner.
Sur le retour nous nous arrêtons à Sixt. Un site majeur de cascades. Nous rejoignons Flo à 18h. Nous récupérons nos affaires et nous voila reparti chacun dans notre direction en attendant le prochain chapitre…

PS : Lundi 19h, Cécile vient de trouver le nom de la goulotte. Il s’agit de la Profit /Perroux, III, 4, M5.