mercredi 23 juin 2010

La définition de l'agonie

Nous voila une nouvelle fois à Riglos, et après avoir grimpé chacun de notre coté avec un compagnon de cordée différent, nous nous retrouvons Florent, Rémi, et moi au départ de Zulu, pour finir cette journée.
Le plan étant que Florent fasse le début, moi le milieu et Rémi la fin.
Des les premiers mouvements (je n'irai pas jusqu'à dire des l'encordement), Florent commence à montrer quelques signes de fatigue, voire de doutes ...
Il se vache à un point, hésite à faire un pas en A0, et tant bien que mal finit par arriver au relais, puis plus tard à la vire.
C'est à mon tour. J'attaque la première longueur du mur, et enchaine la suivante en continuant tout droit sans m’arrêter au relais. C'est en fait moins dur que le crochet à gauche.
Je commence à assurer mes collègues, et c'est là que ça devient intéressant !
Rémi est parti en premier et comme à son habitude grimpe à fond les manettes. Quand à Florent il est bien en retrait en train de crier, je ne comprends pas ce qu'il lui arrive sur le moment... Ce n'est que plus tard que je comprendrai qu'il souffre de crampes. On n'a pas fait la moitié, on attaque à peine le dévers et le plus dur reste à venir, ça promet!!! Rémi m'a rejoint au relais et c'est à cet instant que je décide de filmer.
Rémi poursuivra devant jusqu'au sommet, quand à moi arrivant systématiquement au relais avant Florent, j'immortaliserai son calvaire sur film.
A noter les couinements en se jetant sur chaque patate ...
Un moment inoubliable ;-)

vendredi 18 juin 2010

Nouvelle voie à la Visera Riglos

Dernièrement on a pas mal grimpé à Riglos.
Avec Rémi on s'est fixé comme objectif de ne pas refaire une voie que l'on a déjà faite.


Il se trouve qu'une nouvelle voie vient d’être ouverte à la Visera.
Entre Popeye et le Directa. J’étais le premier (et pas le seul) à dire, "mais putain quelle bande de bourricots, il n'y a plus de place... au bout d'un moment il faut savoir aller ailleurs" ou bien encore "ça va foutre un bordel dans les voies, il va falloir marquer les prise pour savoir si tu grimpes dans Popeye ou dans la Directa" etc...

Mais comme l'a très souvent dit un grand Pyrénéiste du nom de Florent Dulac : "En même temps si tu ne vas pas voir, tu ne peux pas savoir"

Donc avec Rémi nous voila parti un vendredi pluvieux dans cette voie. Bien persuadés d’être seuls dedans. Surprise, il y avait une cordée devant nous, composée de l'un des deux ouvreurs.

La première longueur est commune avec Popeye, ensuite il faut suivre les plaquette noires.
Et il faut dire que cet itinéraire nous a bien plu. Il ne vient pas interférer avec aucune autre voie, même si à un moment donné il passe à coté d'un des relais de la Directa.

La voie :
Nom : Inconnu... pourrait être Jotake (en basque veut dire la même chose qu'en français) ou bien la Navarra si l'ouvreur a tenu compte de mes remarques (et j'en doute fort)
Ouverte par : 2 Navarrais de Pampelune dont je ne connais pas le nom, mais l'un d'entre eux est super sympa.
Première en libre : le gars qu'on a croisé l'autre jour
Première à vue : Rémi Labourie
Première en version saucisson intégral : Laurent Lacabanne

Voici la vidéo, conditions météo spéciales...

mercredi 9 juin 2010

Not to bolt or not to bolt, that is the question... here is the answer.

Où aller grimper en montagne, en ce début de mois de Juin, sans prendre la neige? Alors que je feuilletais le dernier numéro de Passe Murailles, je tombe sur l'article de Remi Thivel et sa dernière voie à l'Ossau "Not to bolt or not to bolt". Ça peut être un bon plan, puisque l'on peut redescendre en rappel dans l'éperon Est.






Pombie le 3 Juin 2010

Après quelques renseignements pris, sur les conditions à l'Ossau (notamment l'état d'enneigement de la vire pour remonter vers l'éperon est), je me décide à appeler Remi pour avoir quelques infos sur la voie. Le topo parle d'escalade aérée dans L1 et L5.
"-Salut Remi on aimerait faire ta nouvelle voie à l'Ossau j'aurais quelques question: Dans L1 escalade aérée, mais on peut tomber ou pas?
-En fait, si tu veux..." ceux qui connaissent Remi imagineront le ton solennel dans la voix. ... "entre le 2ème et le 3ème piton non là il ne faut pas tomber... en fait on n'a pas réussi à mettre un bon truc, donc non il ne faut pas tomber dans cette longueur! Pour la suite je ne me souviens plus trop regarde dans le topo c'est bien détaillé! Mais il n'y a rien d'aléatoire et c'est du super bon rocher!
-OK... (dubitatif)
-Vous y allez demain, ah super! il va faire beau, tu me diras ce que vous en pensez."
Le ton est donné, il n'y a plus qu'à aller voir.

Lendemain matin, en compagnie de Laure et Eveline, nous voila parti à Pombie.
Le départ de la voie est relativement facile à trouver. Le sort en a décidé ainsi, c'est Laure qui s'élance. Et pour démarrer c'est un bon pas de bloc qui l'attend au réveil.
Elle progresse de manière continue, mais ce que l'on peut dire c'est qu'elle ne court pas. En second nous apprécions le caractère engagé de la longueur. Superbe rocher, très propre, peu de lichen. De bonnes surprises au fur et à mesure que l'on grimpe, mais c'est émouvant quand même.

Laure dans L1

La deuxième longueur présente une traversée en 6b bien protégée par des pitons. C'est plus inconfortable que physique.

Puis c'est au tour d'Eveline de s'élancer. Là aussi, ce n'est pas la course. Cette longueur en V+ a vraiment du caractère. Les protections ne sont pas légion. Le rocher reste bon, bien que plus licheneux.
Eveline au départ de L3

Laure dans L3

Alors qu'elle enchaîne la courte longueur suivante, depuis le relais on distingue un énorme mur compact. On a vraiment du mal à voir par où ça va passer. Et comme je sais que ça va être mon tour, le stress commence à monter!

Ce mur compact est inquiétant. Il me semble voir un piton tout là haut... bon j'y vais mais j'ai peur.
La première partie se protège plutôt bien. On se retrouve alors sur une petite terrasse, au pied du mur. Et effectivement le piton est bien là haut, à bien une dizaine de mètres de la dernière protection mise (peut être moins... la peur peut avoir altéré mon jugement). On devine des prises mais... en fait en grimpant on va de bonnes surprises en bonnes surprises. Puis vient le premier piton... et là je m'exclame "bordel ça fait peur!" Un petit passage en artif, la lutte pour repartir en libre et enfin le relais.

Le mur compact


Je motive Laure pour qu'elle essaye le passage d'artif en libre, et elle parvient à le libérer (pour les adeptes de la cotation lui demander directement).

La dernière longueur est elle aussi magnifique. Compact au départ (méfiance) puis de la fissure ensuite.

Une belle voie, bravo les ouvreurs !! Belle leçon de courage et de détermination. Ce qui prouve que l'on peut encore ouvrir de belles voies à l'Ossau en style traditionnel.
Je ne sais pas si cette voie deviendra une classique du fait de son exposition, mais c'est sûr qu'elle connaîtra pas mal de répétitions pour son originalité, la qualité du rocher et son niveau assez abordable.

Petite précision concernant le matériel:
il faut ajouter un friend à quasi tous les relais. Le topo mentionne "les cordées bien au dessus du niveau pourront en prendre un peu moins (de matériel)". Pour la peine on ne s'est pas senti concerné, mais il nous a semblé que 2 jeux de friends et 2 de micro c'était vraiment trop! Peut être que les futurs ascensionnistes prendront quelques pitons pour compléter les relais (on ne peut pas le faire partout), ce qui permettra de prendre moins de matos.
On ne s'est pas servi du camalot #3.5, quand à l'option du camalot #4 on voit bien que l'auteur du topo fait de la pub pour ses autres voies ;-)