mercredi 17 décembre 2008

Glaciéristes : Extrémistes

Je viens de découvrir un sport !!!

Grâce à un fabuleux article publié sur La Dépêche, j'ai eu envie de tester un sport quasi inconnu du grand public.
Avec Florent, nous avons donc décidé Samedi de découvrir... l'Escalade sur Glace.

En effet, l'auteur de cet article décrivait de manière très spectaculaire cette discipline qu'il considère comme "sport d'hiver de l'extrême". Or, il s'avère que je suis un peu tête brulée et que les expériences extrême m'attirent. Je me suis donc renseigné auprès d'une bande de jeunes (du CAF je crois) qui s'adonne à cette pratique. On m'a alors conseillé un sportif de l'extrême spécialiste de l'escalade sur chute d'eau glacée nommé Rémi T.

Rémi, mesurant sa force
C'est ainsi que notre trio s'est retrouvé à Gavarnie à 7h du matin au pied d'une montagne glacée de 250m. L'auteur de la Dépêche n'avait pas menti. Munis de bottes à crampons, nous nous élevâmes doucement sur cet édifice de glace tandis que les premières sensations se faisaient ressentir. C'était bien ce que j'étais venu chercher ici : une montée d'adrénaline due au danger, à la hauteur et au risque.

Durant cette journée, seuls sur la paroi nous n'entendions que nos souffles et les craquements de la glace. Florent m'avouera plus tard avoir ressenti une vraie bouffée d'exaltation alors qu'il gravissait les derniers mètres.

Rémi qui faisait office de guide remercia à la fin de la journée la qualité de notre compagnie ainsi que mon remarquable sens de l'humour.
Cependant, bien qu'il déclara à Florent : "Tu le ramène quand tu veux ton pote", je ne me sens pas près pour la pratique de ce sport beaucoup trop extrême et préfère davantage me réserver dans une autre discipline de l'extrême à savoir le skeleton*.

Florent, les mains rivées aux piolets
Pour finir, je tiens à remercier La Dépêche pour la qualité de leurs articles à sensations qui permettent grâce à une certaine banalisation du langage technique la découverte de disciplines remarquables.





*Skeleton (pour les incultes) : Descente d'un couloir de glace sur une planche à patin

jeudi 13 novembre 2008

Wadi Rum – Du 25 octobre au 2 novembre.


Nous voici de retour d’une belle découverte, celle du désert du Wadi Rum. Une semaine c’était trop court, mais amplement suffisant pour nous donner l’envie d’y retourner au plus vite.

Le voyage commence à Amman quand je retrouve mes 9 compagnons de voyage eux même accompagnés de trois autres pyrénéens. Voilà une belle clique qui ne passe pas inaperçu à l’aéroport, le taxi n’a pas de mal à nous trouver… Après l’avion, c’est le taxi, et c’est reparti pour trois bonnes heures de routes avant d’atteindre notre but final, le village de Rum. Il fait nuit, nous n’y voyons pas grand-chose, je cherche à percevoir les prémices d’un paysage connu grâce aux photographies et aux récits d’autres grimpeurs, mais le sommeil l’emporte le plus souvent, le voyage parait alors rapide. Il doit être prêt de 4 heures du matin quand on atteint les portes du Wadi Rum, de grandes ombres se dessinent de part et d’autre de notre trajectoire, elles paraissent très grandes. Rum, le village, arrive rapidement, première à gauche au bout de la rue et nous nous retrouvons devant le portillon de chez Talal, d’où nous voyons surgirent deux ombres décoiffées et souriantes ; celle de Christian et de Julien arrivés avant nous autres là-bas. Juste le temps de décharger les sacs, suivi d’un petit malentendu avec le taxi, et d’arriver à la tente les pieds dans le sable, nous voici couchés, tous en rang d’oignon, près à passer une bonne nuit de sommeil.

Nous sommes dans l’ambiance bédouine, à 5 heures nous entendons au loin le muezzin, suivi de celui des coqs, des chiens, et de tous les animaux du village. Il est 6 heures il fait jour, Rum commence à s’agiter. Nous, nous nous permettons, épuisés par le voyage de la veille, quelques heures de sommeil en plus. Il est 9 heures quand nous émergeons éblouis par le soleil et la chaleur sous la tente, il est temps d'aller découvrir l’univers où nous nous trouvons ce matin là… Je sors la tête de notre tente bédouine émerveillée par ce qui m’entoure. Nous sommes dans un désert, d’où surgissent d’incroyables montagnes rouges à perte de vue ! Nous émergeons tranquillement autour d’un premier petit déjeuner bédouin accueilli par Talal, et la journée ne tarde pas à s’organiser. Nous voilà partis à l’intérieur de ces montagnes, à travers des canyons tortueux qui font penser à des sculptures géantes. La tête toujours en l’air nous nous exclamons ; je suis émerveillée par ce qui nous entoure, étonnée par les passages empruntés. Christian guide « presque bédouin » nous amène au pied d’un mur rouge où s’intercalent des traînées presque noires, une fissure quasi parfaite sur la droite, c’est là que je découvre, comme le dit si bien son nom « The Beauty ».



C’est sûr nous y sommes, l’escalade n’est pas facile mais incroyable ! Cet après-midi là, marque le début d’une semaine où les voies empruntées s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Tous les jours de nouvelles cordées se forment, chacune se répartissant en différents points du Wadi Rum : Pilar of Widsom, Merlin’sWand, La Guerre Sainte, Black Magic, Cœur de Lion, une tentative dans Water Line, Aquarius… ; nous découvrons le sommet du Djebel Rum grâce à l’incroyable Hammad’s Route. Tous les soirs autour d’un grand plat de « riz-poulet » les récits des uns et des autres fusent, sans jamais tarder pour organiser la journée du lendemain.


L’escalade jordanienne exigeante, en surprend plus d’un : certains découvrent les joies d’un

bivouac improvisé dans les grands dômes du Djebel Rum ; la frontale s’avère en général forte utile pour les descentes souvent tardive… Nous prenons alors, sans trop de difficultés, le rythme des journées bédouines, levés 5 heures avec le soleil et le muezzin, couchés 8 heures lorsque la nuit est déjà tombée depuis presque 2 heures. Puis peu à peu, les jours s’écoulent, nous faisons connaissances avec la famille de Talal (le foot est vraiment un sport qui n’a pas de frontière !).

L’heure du départ n’est plus très loin, nous sommes quelques uns à consacrer la dernière journée à un petit périple touristique, et même «un peu trop touristique ». Nous découvrons alors le fameux site nabatéen qu’est Pétra. Nous voulions ensuite vérifier si on pouvait lire le journal les pieds en l’air dans la Mer Morte, on est rassuré la photo n’est pas truquée !

La totalité du groupe se rejoint à Madaba près de Amman, où nous profitons des hammams jordaniens où un bain moussant géant est improvisé.

A présent c’est l’heure de partir, direction l’aéroport à minuit avec Christian, les autres partent que le matin suivant. Je suis dans l’avion, il parait qu’il fait froid en France, que les montagnes sont blanches, j’essais de m’y préparer mais tout va trop vite. A midi me voilà déjà largué par le train à la gare de Grenoble, c’est vrai qu’il ne fait pas très chaud ; je rentre chez moi, je ferme les volets, et j’essaie de me replonger dans ce fantastique voyage qui m’a donné une impression étrange de ne durer que le temps d’un rêve, d’une nuit...

vendredi 7 novembre 2008

jordanie





La jordanie

Ce n’est pas seulement un pays dépaysant aux couleurs magnifiques, c’est aussi un territoire chaleureux et accueillant.

Quelle surprise à l’aurore du premier jour d’être réveillé, sous une tante bédouine dans le petit village de Rum, par l’écho des chants du Muezzin: “Allah aq baaaar”.
Cette musique, cinq fois par jour, rebondit sur les immenses tours de gré et s’engouffre dans les étroits canyons sculptés par l’érosion du vent. Les formes étranges qu’on y trouve, des taffonis comme roussis par le soleil, dissimulent souvent de mystérieux chemins escarpés. Ce sont les routes bédouines qui conduisent au sommet du Djebel-Rum, du Nassrani et des autres montagnes gardiennes du désert d’Arabie.
Grimper dans le Wadi-Rum, c’est se lancer dans de superbes fissures, c’est jongler avec les lunules, c’est se balader sur une autre planète et dominer ses émotions pour résister au vide, au vertige, vertige des espaces immenses et insondables. 
Au nord, sur la route de la soie, Petra, cité des Nabatéens, est la capitale d’une ancienne civilisation disparue. Elle verra naître dans ce proche orient berceau de nos civilisations modernes, les grandes religions monothéistes.
Au sud, le dernier rempart avec le continent africain, la mer rouge. Mer rouge pourtant d’un bleu magnifique avec sa barrière de corail et ses poissons multicolores. 

Cà faisait longtemps que j’entendais parler de la Jordanie; les copains en parlaient, mon père en parlait. Ils évoquaient ce petit pays avec émerveillement.
Ils avaient raison.

julien laurent

vendredi 31 octobre 2008

La croix et la manière

Quelle belle saison pour faire de la falaise...










Quelques photos des dernières journées de couenne.

Zélus vendus, Zélus pendus!!! 21-08-2008

Quel plaisir que de se retrouver de nouveau au pied de nos chères aiguilles d'Ansabère. Cette fois-ci en compagnie de Martin, Julien (de Montpelier) et Florent, nous partons gentiment vers la cabane avec pour objectif le Spigolo de la petite aiguille pour Flo et Julien et « Zélu vendus, Zélus pendus » pour Martin et moi.

Il fait grand beau et il est déjà tard (on est avec Martin…) mais comme dit Martin : « Oh ! Mais ça va vite les voies, c’est pas très long, c’est que 200 mètres… ».
Je ne m’attarderai cependant pas sur la journée de Julien et Flo (voir article précédent sur notre cher Zizou…).



Pour nous, tout va bien et on fait toute la première partie dans la face Sud en corde tendue (jusqu’ au pied de l’écaille de Zélu).
Au dessus, une cheminée qui a l’ air bien lisse et étroite. J’y vais et constate malheureusement quelle est vraiment lisse. Vue ma forme olympique de la journée, je redescends sans vraiment essayer. Martin, après quelques contorsion, se faufile jusqu’au relais (6a+).

Je pars dans la 2ème longueur très décidé. Je m’élève dans la paroi de manière lente et délicate car l’équipement du début de la longueur n’inspire pas au vol (pitons qui bougent et pas moyen de renforcer…). En fin de longueur, j’arrive au premier spit. La sortie n’est pas loin : il reste une petit mur puis un rétablissement sur une marche. Après un pas bien dur au dessus du spit, je suis confronté à un problème : Soit je fais le pas pour atteindre la marche un mètre au dessus, soit je passe en artif sur un plomb que j’ai devant le nez. Avec les pieds en adhérence (et bien au dessus du point…) et les mains sur une pauvre réglette, il faut agir vite ! J’essai de monter en libre mais après deux essais (du type j’ai rien dans les mains et je monte les pieds à donf en adhérence…) je dois admettre mon manque d’attributs sexuels et met une dégaine dans le plomb. Je le teste. Il tient. Youpi (je suis heureux…). Je cherche une sangle pour mettre une pédale et VLAN ! C’est la déflagration… Je m’arrête un peu plus bas (5 mètres au dessus du relais) comme un con avec ma dégaine dans la main…
Je remonte pour tenter en libre mais je suis trop fatigué et n’ose pas vraiment m’engager (nouvelle déflagration…).
Heureusement, je suis avec JOKER Martin.
Il y va et passe magistralement (après un quart d’heure à serrer les réglettes).
Bravo Martin !! Il installe le relais car il manque les plaquettes (merci Christian d’avoir laissé une vis car nous n’avions que de écrous [pour des goujons]) et ajoute un piton (pourri).





La longueur suivante est celle avec le pendule et l’artif. Martin se perd et est obligé d’engager pour traverser à gauche. Le caillou est magnifique et l’escalade très dure et engagée. En second, je fais en libre l’artif (6c/7a, on a laissé les pitons en place) mais pas le pendule. Pour ne pas trop pleurer dans cette longueur, traverser à gauche au niveau du piton sur une vague rampe qui permet de contourner un éperon.
La dernière longueur est courte et nous la libérons (6c/7a).

Belle journée et bravo aux ouvreurs….



Topo très prochainement

lundi 20 octobre 2008

Totxaires Montrebey

Il s' agit du topo de Totxaires en paroi d' Aragon à Montrebey parcourue au début de l' année avec Martin.

Voie sérieuse et magnifique...

mercredi 8 octobre 2008

Un week-end Riglosien…

Les chutes de neige de ces derniers jours sur les Pyrénées, nous ont poussé à changer nos plans … l’Ossau attendra un peu …direction les milles et une patates de Riglos.


Nous quittons Anglet vendredi soir, sous la pluie, avec Clément ; le topo de « Maudite Aphrodite » et un jeu de Camalot dans le coffre de la voiture (il y avait un peu de bordel en plus y faut l’avouer !). Cette voie, ouverte par Christian Ravier et Philippe Barthez en 2002, nous intriguait…en plus, placer des coinceurs entre les galets rouges sera une nouvelle expérience.

Arrivé au village, nous trouvons la petite gare déserte. Mais le lendemain, surprise, le petit abri affiche complet…un groupe d’espagnols (silencieux !!!) est arrivé pendant la nuit. Drôle de réveil ! L’un comme l’autre nous ne les avons pas entendu débarquer.


Nous sommes au pied du Fire vers 10h, alors que le soleil commence à réchauffer nos doigts engourdis par le froid. Puis vient le moment du « tire au caillou qui commence» et comme d’habitude je perds ! C’est donc moi qui attaque (je déteste attaquer !).

Je m’élève de 5 m vers la lunule puis traverse à gauche en direction d’un spit. Le rocher est moyen il faut être concentré. Arrivé au point, je me détends un peu, ERREUR FATALE ! Une prise de pied cède alors que je suis en train de clipper et je me retrouve pendu sur un bras… Allez fini les blagues, le ton est donné, nous ne sommes pas dans une classique. La longueur remonte ensuite un dièdre au rocher friable (6a+). Je monte le relais sur 2 burils, et lance un « OK, relais » peu convainquant.


C’est au tour de Clément d’y aller. La voie continue dans le dièdre. Le rocher est toujours aussi moyen et les protections plutôt éloignées. Clément progresse doucement et après 10 m d’escalade, il m’annonce qu’il y a un relais « avec des super spits » juste là. Pour lui, c’est une reprise de l’escalade, après plus d’un an d’arrêt. L’hiver dernier, une mauvaise chute en ski lui avait coûté un genou et de longue séance de rééducations. En y réfléchissant, il devait certainement y avoir plus cool comme reprise…

La deuxième « vrai » longueur, traverse sur la droite et gagne le fil de l’éperon. Le rocher devient bon et l’escalade plus détendu (6a). Le relais est commun avec le Spigolo.


La troisième longueur franchie deux gros pansas directement, puis part dans un mur raide sur la droite. L’escalade y est athlétique et magnifique (6c).

La quatrième longueur et du même style (6c). Les protections, comme le rocher, sont sures. Le cheminement est évident. Grande classe…


Puis la paroi commence à se coucher. La cinquième longueur est longue (50m) mais très peu équipée (6b). On clipe quelques burils de temps en temps (???) Relais sur un spit et un vieux piton.

La longueur suivante verra Clément se mettre un taquet monumental, à quelques mètres du relais. Il s’agit d’une grande longueur (55m) avec un mur final bien corsé (6b+) et assez difficile à protéger. Equipement en place : une lunule, un mini clou avec du fil de fer (qui fait peur a voir !), et un coin de bois qui couine….

Je pars enfin dans la dernière longueur (6b). Le départ est logique. La voie franchie directement de très belles dalles grises. Mais attention, c’est pas fini : le mur final nécessite quand même un peu de sang froid ; il faut s’engager dans un mur raide et compact (un taquet de plus, un !). Une dernière longueur de corde en IV et nous voila au sommet….heureux. Des nuées de vautours tournoient sur les Mallos.


Un peu plus tard, chez Tonio, nous retrouvons Bernard (notre cher Président). Une collective du CAF était organisé ce week-end … message pour les initiateurs, dont je fais parti : un peu plus d’implications au sein du club serait souhaitable… Bref, tout ça pour dire qu’à ce moment de la soirée, nous cherchions une corde simple pour aller faire Opus Nigrum et Bernard, d’un simple clic, a résolu tous nos soucis. Et voila comment ce qui au début de la soirée était une bonne blague (aller dans Opus) c’est petit à petit transformé en meilleure idée de l’année….


Le lendemain, nous voilà donc au pied du mur. Le traditionnel jeu du caillou désigne Clément pour commencer. Cependant, aujourd’hui il n’y a ni perdant ni gagnant : tous le monde vas y passer !

La première longueur cote 6b. Très joli avec des points pas si loin que ça. Nous hissons un sac contenant les chaussures la flotte et le matos de bivouac (non, ça c’est pas vrai !). Le seul hic c’est que notre corde de hissage fait 55m. Pour la première longueur ça passe pile poil!

C’est à mon tour de me lancer. La seconde longueur côte 6a+. Les points sont pour le coup vraiment loin, mais les prises sont là et l’escalade est vraiment géniale. Voila une longueur majeure qui nous propulse directement à la moitié de la paroi. Par contre, la corde de hissage est trop courte et le second doit faire un peu de gymnastique pour la rechopper et accrocher le sac.

Les choses sérieuses peuvent enfin commencer (« continuer » serait plus approprié). La troisième longueur côte 7a+. Clément y va. Et après 20 m de grimpe, le gros taquet pointe le bout de son nez. Pas de vol, mais juste... Les points restent vraiment loin et les pas durs sont nombreux. Petit clin d’œil aux ouvreurs qui auraient pu installer le relais 10cm en dessous, ça aurait évité une belle crampe ! Relais complètement suspendu, l’ambiance est aussi gazeuse que dans la Visera…HUMMM….

J’arrive au relais, un peu farci et déjà je dois repartir pour une longueur de 7b+. L’escalade change de style. Elle se transforme en pas de bloc sur pas de bloc. Chaque pansas à droit à son hurlement. Je ne sais pas par quel miracle je ne suis pas tombé ! Tous le monde y croyait (même moi) et surtout la cordée d’espagnol qui grimpait à côté, dans la Murciana et qui à chaque pansas que je franchissait (à l’arrache la plus totale bien sur) m’encourageait.

Et nous voilà au sommet, tout étonné d’être là ! Rincé mais hyper contents… Finalement ce sont souvent des bonnes idées qui sortent de chez Tonio !


Pour une reprise, c’était une belle reprise !

lundi 22 septembre 2008

Arête de Larangus, Grand Billare, Cirque de Lescun

Par Jean et Sandra.

Départ de Pau au petit matin… réveil difficile, on hésite environ une demi seconde, et on est parti, ya plus rien à manger… et puis il ne faut pas réveiller les « coloc »… un thé, un biscuit et en route !

Apparemment une belle journée se prépare, le ciel est plein d’étoiles…

On se gare au départ du sentier du lac de Lhurs et c’est parti pour deux bonnes heures d’approche. Le jour est levé et il fait grand beau, on est seul, excellent !

La fin de l’approche est assez « aléatoire » et il vaut mieux éviter de se la coller… enfin nous atteignons le pied de l’arête ; il est 9h.



Jean part en baskets… il se moque presque de moi quand j’enfile mes chaussons…

Les premières longueurs ressemblent plus à de la marche c’est vrai, mais nous sommes vite surpris par de belles longueurs ou les friends, mais surtout les chaussons deviennent obligatoires !

La seconde longueur remonte une magnifique fissure qui nous sort définitivement de notre léthargie matinale…

Nous remontons ensuite une somptueuse dalle, au caillou verdonesque …les spits et les gens en moins !


Vers 15h30 nous arrivons au pied du dernier ressaut menant à la pointe de Larangus. Je crois que nous avons notre dose de grimpouille… 400m ça commence à faire… alors nous prenons le couloir longeant l’arête et menant au sommet du Grand Billare.

Au sommet vers 17h, nous trouvons un petit mot d’un espagnol venu se balader par là… séance photo, on boit un coup et on parti pour une longue descente. Je suis cuite, grosse journée…

Arrivé sur le plateau de Sanchèse, la voiture est encore loin mais heureusement, on parvient à amadouer un couple de randonneur de nous ramener à Lescun. Quelques bières plus tard François nous remonte chercher notre voiture.

Une fois de plus, j’ai découvert un super coin, très belle course, sauvage à souhait…

Un grand merci à Jean

Sandra


samedi 20 septembre 2008

Le croitage a la fonderie

Ça y est c'est fait et c'est pas trop tôt j'ai enfin fait la croix.
Je ne suis pas du genre a m'acharner (surtout en falaise) mais la cette voie commençait a me prendre la tête. Il s'agit de Grand Tourismo un 7b+ a la fonderie (Arudy). Pour quelqu'un qui ne s'acharne pas j'en ai quand même fait des voyages la dedans (une vingtaine au total je pense). Un peu plus et j'allais franchir le cap ou je pouvais donner un nom a chaque prise. Pour couronner le tout, la première fois ou j'y ai traîné les chaussons, remonte a quelques années. Chaque fois que j'y allais c'était sans prétention, sans prise de tête, mais tout le temps au taquet. Je crois m'être pris un plomb sur au moins toutes les dégaines sauf les 2 premières (qui constituent la marche d'approche).

Mais ce jour la, assuré par Rémi, je les tenais toutes (les prises pas les dégaines). Même dans le pas dur ou je me suis mis a l'envers c'est passé (j'ai beau faire 20 essais je ne suis pas foutu de mémoriser correctement un passage clef). Je suis arrivé au relais pas vraiment explosé. Et fidèle a la tradition instaurée par Rémi, après avoir enchaîné la voie j'ai sonne la cloche au relais, je n'ai pas passé la corde dedans et j'ai sauté. Le dernier point se situe a peu près 2m sous les pieds quand on est au relais de Gran Tourismo, ce qui assure un bon vol ;-)

Au retour, la flemme de cuisiner, je m'arrête acheter une pizza. Le temps qu'elle se cuise le gars me propose une bière pour patienter. Cool, comme s'il avait su que je venais d'enchaîner cette maudite voie, je ne lui avait pourtant rien dit. En fait il m'a dit "oh c'est normal après tout vous venez souvent, je peux bien vous offrir un verre". Sur le coup j'ai cru qu'il allait me dire "c'est normal c'est pas tous les jours qu'on enchaîne". J'ai donc du me rendre a l'évidence que j'ai souvent la flemme de cuisiner ;-)

vendredi 12 septembre 2008

Eperon Nord de la Pique Longue du Vignemale

Notre première tentative dans cette voie, avec Florent, début juillet, s’était soldée par un demi tour express… « Merci les amis, au revoir et bien le bonjour chez vous ! » Le genre de but assez frustrant où le ciel joue avec vos nerfs, où de méchants nuages noires s’accrochent sur le sommet dés 7h du mat’, et où à chaque longueur on se dit : « bon celle là c’est la dernière, si le temps ne se lève pas on tire les rappels ! », et où finalement, une fois retournés au refuge ces « Pu.... » de nuages noires disparaissent et laissent place à un soleil rayonnant….énervant… oui c’est le mot !

Le rendez vous est donné à 17h à la sortie de Pau. Mais, après avoir couru tous les magasins palois à la recherche d’une deuxième paire de crampon léger, je n’arrive qu’à 18h, bredouille... Nous partirons donc avec UN crampons par personne…organisation, organisation ! Un dernier détail reste à régler avant notre départ : réserver une nuit aux Oulettes. Après avoir cherché à les joindre tous l’après-midi, ils répondent enfin à 18h, et nous annoncent joyeusement qu’en partant maintenant de Pau, on ne sera pas au refuge avant 22h, et « 22h c’est pas une heure pour arriver dans un refuge! On a des horaires NOUS !».Organisation, organisation… Bon, ce n’est pas grave, on partira du parking du Pont d’Espagne et de toute façon, la météo est bonne pour les 2 jours suivants.

Après une courte mais bonne nuit, sur le matelas du camion de Flo’, le réveil sonne à 3H30. La marche pour rejoindre le refuge fut rapide, mais pleine d’embûches ! Ce qui m’a valu une magnifique gamelle : le premier pied trébuche, le deuxième suit, la main gauche loupe la marche et la main droite reste accroché à la sangle du sac à dos…roulade, cris, pleurs, bobo au genou et Flo’ qui en rigolera toute la journée! Moi, je pense que c’est les restes du Rhum Martiniqué de la veille, qui m’ont joué un sale tour ! Enfin, on arrive au refuge à 5h53’38s. Une cordée d’espagnol se prépare à partir vers la voie normale du grand Vignemale. On se pose une demie heure en attendant que le jour se lève. Lorsque l’on décolle vers 6h42’45s le sommet est dans les nuages. Mais la motivation et la mauvaise expérience de notre dernière tentative, nous permettent de garder espoir pour la suite : « Cette fois on aura pas peur ! hein copain ? » Une heure plus tard, on se trouve au pied de la face. On décide de laisser les bâtons et la paire de crampons (parfaitement inutile) ici, puisqu’on à prévu de repasser le lendemain pour tenter l’Eperon N-W de Chausenque (ambitieux les types !!!). En plus, ce délestage colle tout à fait à l’esprit de cette course : extra light one push !

On attaque donc par 4 longueurs de corde tendue, dans un dièdre cheminé couché en III - IV. Le premier relais (qui nous avais accueilli il y a un mois) se fait au pied d’une dalle, suivie d’un dièdre raide et sombre (c’est le coté obscure de la force…).Nous passons alors en zona incognita. Florent y va et tire une grande longueur de 50 m en V+ / 6a. La longueur suivante traverse bien à gauche dans une zone décomposée (ancien éboulement) sur des dalles puis dans une fissure raide et pourrie. Cette longueur me donne quelques sueurs froides. Le rocher demande une grande attention et la ligne est vraiment tordue (35m en 6a+++ assez obligatoire).
On prend pied sur la zone médiane et on avale les 300m suivants en corde « plus ou moins » tendue. On arrive ainsi sur le gendarme caractéristique qui marque le départ des difficultés, sur le fil même de l’éperon. On relaye sur 2 spits. On attaque par une jolie longueur en 6a qui rejoint le pied d’une dalle compacte surmonté d’un dièdre. La longueur est magnifique et le caillou incroyable. Quelques golots permettent de repérer la trajectoire de la voie et de s’assurer (6a+ facile).La longueur suivante traverse à gauche du fil de l’éperon plein gaz sur le glacier, 600m en contrebas et gravie un dièdre très raide (6b majeur).
Il est alors 14h lorsque quelques gouttes commencent à tomber. Le ciel n’est vraiment pas avec nous. Les nuages défilent à une vitesse hallucinante sur le sommet de la Pique Longue. L’ambiance est incroyablement austère…entre les séracs qui s’écroulent en permanence sur le glacier et les rafales de vent qui balaient les arêtes sommitales. Ambiance Annapurna 82 ! Nous étions cependant relativement abrité dans la face, mais il fallait encore presser le pas.
La longueur de 6c a été vite avalée en un 6b/A0….pas le temps pour le style. Puis encore une grande longueur de 6a, au cheminement tortueux qui gagne un relais suspendu. La dernière longueur dure commence par un « pas con » en V+ juste au dessus du relais en traversée sur la gauche, grosse ambiance ! Enfin le relais. Après 55m d’escalade aérée… Lorsque Flo’ me rejoint au relais nous nous serrons dans les bras. Il reste encore une longueur mais comme « on fait rien comme les autres » on profite d’être un peu abrités pour fêter cette belle course. Dernière longueur : on sort (à 15h30’30s) sur la crête sous des rafales tempétueuses, qui nous laissent à peine tenir debout. On plie le matos en 2-2 et on enquille la descente sur l’arrête de Gaube. On est au refuge à 17h30 et comme pour nous narguer, le sommet qui est resté bouché toute la journée, se découvre… « ENF… de Vignemale va ! ». L’accueil au refuge est toujours aussi chaleureux et le cassoulet servi au dîner laissera des souvenirs impérissables dans le dortoir du Clot de la Hount !

Le lendemain le réveil sonne à 6h30. Il fait à peine jour mais on voit que le temps est mauvais. A l’unanimité et en moins de 2s de réflexion on décide de se recoucher…on ira chercher les crampons et les bâtons restés au pied de la face plus tard.

Au final, cette course tant désirée fut un réel plaisir. Même si les conditions n’était pas top-top on à bien rigolé et comme dirait notre THI –THI national « grimper dans le mauvais, ça vous fait la b… les gars ! »

Ascension réalisée par Jean et Florent le 1 septembre 2008
Eperon Nord de la Pique Longue - 800m - ED- (6a+ oblig)
1 jeu de coinceurs et de friends jusqu’au 4.

mercredi 3 septembre 2008

Nos aventures avec Xavier

Ce que j'aime avec Xavier c'est que de petites choses simples peuvent devenir relativement compliquées, ceci dit ça finit toujours par s'arranger et sans s'énerver.
Pour exemple son faut départ pour la Norvège avec l'hôtesse d'accueil d'Air France qui s'occupe personnellement de lui, ou bien encore notre passage a la douane Norvégienne.

Mais dernièrement on a eu droit a trois épisodes particulièrement gratines et a peu d'intervalle près.

Je rentrais d'Angola avec une oreille plutôt en mauvais état (otite) et prenais contact avec Xavier.
Celui ci me parlais d'une éventuelle ligne qu'il avait repéré a Panticosa. En regardant les photos qu'il avait pris de la face, je me disais que c'était bien compact ... Il me disait : "Mais c'est de la fissure ça !!! " Il fallait voir sur place. Premièrement je suis surpris de le revoir avec ses lunettes de vue, j'avais complètement oublie qu'il était sensé en avoir.
Sur place en effet c'est compact, il va falloir percer, mais la ligne est bien la... reste a savoir si la traversé sous ce grand toit est possible, s'il y a bien des fissures.

J'attaque la première longueur et perce quelques points en passant par les colonnettes que nous avions repérées, et arrive sous ce grand toit.

La traversé par la gauche semble possible, mais depuis le relais j'ai du mal a voir, en tout cas le rocher semble moyen. Xavier y va et la décision est prise on change le plan. On traversera par la droite. Il faudra donc percer plus que prévu.





Cette traversé est assez difficile en libre surtout que l'on ne se voit absolument pas et donc l'assurage n'est pas aise.

J'arrive tant bien que mal au relais et m'élance dans la longueur suivante. Après un taquet monumental, une prise assez branlante dans la main pour percer je redescends et laisse la place a Xavier. Celui ci perce un trou plus haut (lui aussi bien au taquet) et laisse échappe la clef et le goujon. Qu'a cela ne tienne nous descendons en rappel et revenons le lendemain
Étant donne que la suite sera du A0 nous décidons d'équiper la fin de la longueur depuis le haut en le rejoignant (non sans mal ) par une autre voie.
Bref un bon souvenir avec une petite anecdote de la clef qui s'envole.
Nous baptiserons la voie "Sordo y ciego" (sourd et aveugle), qui colle bien avec l'état dans lequel nous avons ouvert cette dernière. Du plus dans la voie on ne se voit pas et s'il y a du vent on ne s'entend pas.

Quelques jours plus tard nous prenons rendez vous pour nous attaquer a la grande classique des Pyrénéens "le pilier sud du Pic du midi d'Ossau". On se retrouve chez Xavier a Eaux Chaudes pour trier le matériel. Il rentre du boulot et ne semble pas être particulièrement dans le coup. Il se fume une cigarette aromatisée pour se détendre, fini de trier le matos et embarque dans ma voiture. On prend notre temps car nous ne sommes pas attendu au refuge de Pombie, on n'y passe que la nuit.
Arrive a Aneou, sac a dos sur les épaules, Xavier laisse échapper un juron et me
regarde avec une mine de chien battu "J'ai oublie mes chaussons!"
. Demi tour direction Eaux Chaudes, et un troupeau de mouton plus 10 voitures de touristes a doubler plus tard (un gars ne voulait pas me laisser passer, il en tirait une de ces tronches !), on récupère ses chaussons mais aussi son baudrier !!!

Retour a Aneou, et direction Po
mbie et déjà notre mésaventure a fait du bruit.
Après une nuit épouvantable, et d'ailleurs nous ne remercierons jamais assez nos amis espagnols pour nous avoir aide a aussi mal dormir, nous no
us levons vers 6h.
Petit déjeunet et nous voila parti pour remonter la raillere de Pombie. Après avoir marche 5 minutes, je sens quelque chose tomber du sac il s'agit de la bouteille d'eau (en plastique). Rien de méchant donc, sauf qu'elle est percée. On boit jusqu'au niveau du trou (1/3) et je finis l'approche avec un doigt dessus. Ça promet pour la suite ... finalement l'approche ne fut pas si pénible que ça.

L'escalade quand a elle est très soutenue. Surtout a partir de la troisième et mythique longueur.
Avec le peu d'eau que nous avions ce fut vraiment dur.
Heureusement que Xavier est un véritable chameau et ne boit quasiment rien ;-)

Ni Xavier ni moi n'étions aller au sommet de l'Ossau auparavant. Je m'étais d'ailleurs jure d'emprunter la voie voie normale pour la première fois en descendant et non en montant.

V
oila qui est fait. Mais pour descendre donc ... nous ne savions pas par ou passer. Nous pensions voir plein de monde en haut et donc suivre la meute, mais il a fallu se rendre a l'évidence qu'il était assez tard. Nous avons donc sorti passage pyrénéen du sac ;-)

Après ces aventures je me disais, qu'il ne pourrait rien ne nous arriver de plus cocasse.
Et pourtant...

Nous reprenons rendez vous pour grimper cette fois ci a Anso.
Urdaburu est une voie que m'a recommandée Martin et qui branchait bien Xavier aussi.
C'est parti, on se donne rendez vous a Bedous ou nous passons la nuit avant de prendre la route le lendemain matin.
On file par Lees Atas. Nous ne connaissons pas la route pour rejoindre la Pierre par la, mais ça n'a pas l'air sorcier non plus. Soudain Xavier me demande s'il y a une station essence sur la route pour aller a Anso. Non a part Arette et je n'en suis pas sur, et de toute façon on n'y passe pas. Ça va aller me dit Xavier, sur un air pas très convaincu.
On continue de rouler quand même, et on bout d'un moment je commence a me poser des questions quand a l'itinéraire que l'on prend. Nous sommes redescendu a Lourdios (grande connerie), et faisons un immense détour, mais dans notre malheur, nous arrivons a Arette, et pourrons faire le plein. A ce moment la je réalise que je n'ai pas pris mes papier, argent etc... ça craint pour aller en Espagne. On se gare a la station essence. Xavier me demande de lui attraper le porte feuille dans la boite a gant : rien. Il fouille un peu partout, bilan : on a pas un centime. A ce moment la, ça fait un moment que l'on est parque tout de même, la tenancière de la station m'aborde et me demande ce que nous voulons. Je lui raconte notre vie, on s'est trompe de route on va grimper en Espagne, pas d'argent... 2 options on grimpe et on pousse la voiture au retour, ou on fait demi tour.

Je pense avoir un tête qui inspire confiance, car elle nous déclare (après avoir discuter un tout petit peu plus avec nous), "hé bien écoutez vous pouvez faire le plein et m'envoyer le chèque par la poste" On reste sur le cul, et on apprécie énormément.
Tout est bien qui finit bien se dit on... Nous passons la Pierre saint Martin... un panneau indique route barrée pour travaux, fermée de 8:00 a 19:00. Il est 8:20 !!! Nous nous engageons quand même. Xavier a la subtile idée d'enfiler son gilet fluo, pour faire croire qu'il fait parti de l'entreprise de travaux. Finalement il le retire, car quand a être hors la loi autant ne pas avoir l'air con !! On passe ... tout le monde nous regarde de travers, on doit faire bouger plusieurs pelles mécaniques et marteaux piqueurs.

Nous finissons par arriver a Anso. Urdaburu est très différente de ce que je m'imaginais. La voie est entièrement équipée et compacte. J'ai rajoute un C3 vert dans la longueur de toit et ce sera tout. Félicitation a Xavier qui a quasiment tout enchaîné ce jour la, juste une chute dans la longueur dure alors qu'il avait fait le plus dur. Cette voie est magnifique et mérite le détour. Nous sommes descendu en rappel dedans.

Après tout ça direction le bar. Mais voila ... pas d'argent. Nous entreprenons donc la fouille minutieuse de la voiture. Vide poche, boite a gant, tous les recoins de siège... et récoltons 2 euros 30. Bref pas assez pour une bière chacun, et on va pas commencer a commander un verre pour 2 non plus. Donc nous repartons sans boire un coup. Mais que d'aventures ....

lundi 1 septembre 2008

Falaise





La falaise, activité ingrate qui occupe pourtant pas mal de journées, mérite quand même un petit article. Certains voient là un mode d'entrainement, d'autres une manière d'expression gestuelle ou encore considérée comme une activité à part entière. Qui ne s'est jamais retrouvé là, comme un con, au pied d'un caillou criblé de spits, après une longue période de montagne à bourriner, avec un bon pote surentrainé qui te propose un petit 7a+ "pour finir la chauffe". Après quelques suées et des petits grognements, l'honneur est sauf mais le combat a été rude. On a frolé la "Manque de classe" à Troubat... Le week-end s'est déroulé à la falaise du parking (La Mature) le samedi et à Troubat le dimanche.


Puis un 7b+ tecnico-tactico-malin et une tentative peu glorieuse dans un 7b. Les doigts commencent à accuser le coup de ces trop petites reglettes mais on veut quand même tenter une autre voie. Après quelques passages de bricolage typiquement Pyrénéen, j' atteins difficilement le relais de "Petite trainée". Ayant cependant oublié mon appareil photo (surement déconcentré par quelque chose...) les décorations du message sont des vielles photos de couenne qui trainaient par là.

vendredi 29 août 2008

Chorizo Frito, Ordesa, Août 2008

Chorizo Frito, voilà un nom de voie qui m'attire et surtout qui ressemble à mon père... ca faisait quelques temps que Martin me disait qu'il fallait qu'on aille faire cette voie, objectif qui au début de l'été, était pour moi, inatteignable avant au moins quelques années! Martin avec son enthousiasme sur réaliste, réussi à trouver les mots pour me rassurer, me motiver et même me faire croire que cette voie n'est pas forcément plus dure qu'une autre! "Ah elle ne fait que 350 m!... Bon... c'est sûr, on sort à la journée!". Je cherche à me rassurer auprès de Christian qui me garantit que je peux y aller... Alors c'est parti, nous voilà vendredi soir, des encouragements inhabituels de la part de Rémi et de Laurent... En route pour Ordesa, l'estomac un peu serré quand même. Nous voilà sous le porche de l'église à 2 Km de Torla pour bivouaquer, je découvre un Martin "plus espagnol du tout..", il faut tout préparer, que le matin on est juste à sauter dans le pantalon, à déjeuner et à partir. Rien est laissé au hasard... (quasi comme Rémi Thivel). Comportement étrange qui pourrait m'inquiéter quant à la voie qui nous attend le lendemain, mais me voilà sereine, prête à passer une bonne nuit de sommeil en me disant "bon de toute façon... on verra quand on y sera...". Le réveil sonne à 5 heures, j'ai très bien dormi. Je retrouve Martin, plus espagnol que jamais, qui "déteteste" se lever si tôt le matin... Le premier bus arrive, nous ne sommes pas seul. Nous nous renseignons précisemment sur l'heure du dernier bus de la journée, en espérant réussir à le prendre... Nous entamons à grand pas une marche d'approche à la frontale. Le sac lourd je suis rapidement amenée à ralentir un peu. A chaque virage où nous sortons de la sombre forêt, le dièdre impressionant de la Fraucata apparaît. C'est l'occasion de repérer notre cheminement. Nous arrivons enfin au pied, la tête levée, mon ventre se sert à nouveau. Nous repérons alors les quelques grandes caractéristiques de la voie: les deux "bocadillos" dans lesquels nous allons devoir nous saucissonner, les toits impressionants qu'il faut contourner, la traversée qui nous amène au grand dièdre (une des longueurs dont je crois que je me souviendrais toute ma vie!)... et aussi... le rocher découpé et redécoupé en mille morceaux. Martin part dans la première longueur en essayant d'assurer un maximum chacun de ses pas. Ca bouge beaucoup, il faut grimper sur des oeufs, il faut rester très concentré, mais de temps à autre, on tombe sur des écailles, des "frigos", qui tiennent on ne sait pas trop comment.. Nous cheminons ainsi pendant 6 longueurs, chacunes prenant beaucoup de temps. Les passages dans les "bocadillos", sont loin d'être faciles, mais nous amuse. Nous sommes concentrés, mais l'ambiance est assez détendue jusqu'à la fin de la cinquième longueur. Ca y est nous avons contourné la série de toits impressionants depuis le bas, nous voilà au niveau de la traversée, une traversée en 6A. Martin repart, il met du temps, le rocher feuilleté perd une partie de ses feuillés à chaque mouvements, je sens qu'il est plus tendu que d'habitude, il ne peut pas protéger... Finallement il arrive sous une ligne suplombante où il installe son relais. C'est à moi, dès les deux premiers pas je sens que ça va être difficile, je n'ai pas le droit à l'erreur, il ne faut surtout pas que je tombe. J'avance très lentement en tentant d'assurer un maximum mes pieds, Martin tente de me tranquilliser un peu. Tout ce que je touche s'en va. Mon objectif: arriver à ce point, presque un des seuls de la longueur, loin là-bas sur un petit arbre... La traversée me parait interminable. Sous un de mes pieds, une pierre s'en va, j'entends Martin crier "Fais gaffe!" tandis que j'essaie de rester vigilente et de me remettre de cette frayeur. De longues minutes plus tard, j'arrive enfin à l'aplomb de Martin, il reste quelques mètres un peu raide à gravir jusqu'au relais, je suis vidée! Une moment de répis au relais s'impose, j'essais de me remettre de ces émotions mais je suis vraiment fatiguée. Il est 16h, on est à la moitié de la voie, il faut faire un choix: soit on arrive au bivouac qui se trouve à la longueur suivante, on fait un "remake" de l'ouverture, on continue le lendemain; soit on redecend en rappel. Dans les deux cas on va galérer... Il nous reste un paquet de gâteaux, 4 barres de céréales, et juste un petit pull pour la nuit. Christian et mon père l'avait fait, moi je me sens beaucoup moins forte qu'eux, on décide de descendre... Nous descendons en 4 rappels, dont un où l'ambiance est garantie! Je descend en deuxième, je suis chargée d'aller récupérer chaque points que Martin avait laisser pour pouvoir atteindre le relais. A chacun d'entre eux je me vois progetée dans les airs à plus de 100 mètres du sol... 19 heures, on est en bas de la voie, enfin... vidés! C'est bon, finallement on aura le dernier bus de la journée, un bon repas sous le porche de l'église, et une bonne nuit de sommeil bien méritée! (Bravo Christian, bravo papa! mais aussi...bravo martin pour toute cette journée dont je me souviendrais longtemps...) Cecile.

samedi 16 août 2008

Petit passage en Catalogne


Départ de Pau en début d'après-midi avec comme destination les Terradets. Nous arrivons à Pont de Suert et buvons un verre pour nous rendre compte qu'Alex a oublié sa caisse de nourriture avec plein de bonnes choses dedans et également que la chaleur est accablante. Première hésitation : aller grimper à Pont de Suert ou bien aller grimper à Cavallers. La chaleur aidant, tout le monde s'accorde pour aller à Cavallers.

Là-haut, le vent froid nous fait sentir que nous sommes en altitude. Nous nous dirigeons vers un secteur de couenne de granit où les 6b en fissure sont très athlétiques et les 7b très dalleux. Martin enchaîne avec finesse un 7b+ très technique et nous démontrant sa capacité à camper sur des micro-prises. Rémi fait le malin et tombe joyeusement. Quant à Alex il enchainera la voie de Martin, mais en moulinette... Dommage!!

Pour la nuit nous décidons de dormir à Sopeira car il fait trop froid à Cavallers. Lever forcé par Rémi à 7h00 mais départ actif uniquement vers 11h00. Ah ces Espagnols!! Nous nous dirigeons vers Terradets mais un arrêt au bar fera comprendre à Sandra que la patience est une belle vertue en Espagne! Arrivée au pied des Bagasses une autre hésitation apparaît : qu'allons-nous faire? Après un dilemme entre la Crapula et Doctor, doctor que em passa?, Martin, Cécile et Alex partent en direction de Doctor tandis que Rémi et moi les suivons. Quant à Sandra et Yoan, ils partent faire Colores.

Une légère pluie débute lorsque nous sommes au pied de la voie et nous hésitons à nouveau à y aller! Martin s'y engage vaillament et nous le suivons. L'escalade est magnifique, sur un rocher un brin abrasif! Martin enchaine toute la voie mais nous sortons tous fatigués sous les yeux de Sandra et Yoan qui nous observent dans la 6eme longueur depuis le parking.

Nous dormons près de Terradets, sous un ciel abritant une belle éclipse de lune, avec comme objectif pour le lendemain, pour Rémi et moi, de faire de la falaise aux Bruixes et pour les autres de faire une nouvelle grande voie. Mais nous déchantons rapidement en nous levant tard et avec la chaleur. Nous décidons donc de grimper à Pont de Suert. Là-bas, il faisait chaud également et Martin et Cécile l'ont bien compris en emmenant leurs matelas aux pieds des voies. Martin donne un cours d'artif et tout le monde s'y met. Alex fera son premier 7b en chaussures (version A1)!

Nous rentrons finalement tous satisfaits de ce bon week-end.
Photo 1 : Martin dans la quatrième longueur en 7b
Photo 2 : Cécile dans la quatrième longueur en 7b
Photo 3 : Caro dans la quatrième longueur en 7b

dimanche 3 août 2008

Anso , de retour des Picos




De retour des Picos, nous en profitons pour passer à Anso.


Nous partons pour les "Mystères de l' Ouest" assez tard avec une grosse chaleur. Je laisse Martin passer devant car j' ai déjà fait cette voie: du coup, il est content. Tout se passe bien, la voie est toujours aussi belle et l' ambiance toujours à la rigolade. Félicitation à Cécile qui enchaine sans trembler la longueur en 7a.... Et oui Cécile, tu deviens "septavogradiste"....