Les chutes de neige de ces derniers jours sur les Pyrénées, nous ont poussé à changer nos plans … l’Ossau attendra un peu …direction les milles et une patates de Riglos.
Nous quittons Anglet vendredi soir, sous la pluie, avec Clément ; le topo de « Maudite Aphrodite » et un jeu de Camalot dans le coffre de la voiture (il y avait un peu de bordel en plus y faut l’avouer !). Cette voie, ouverte par Christian Ravier et Philippe Barthez en 2002, nous intriguait…en plus, placer des coinceurs entre les galets rouges sera une nouvelle expérience.
Arrivé au village, nous trouvons la petite gare déserte. Mais le lendemain, surprise, le petit abri affiche complet…un groupe d’espagnols (silencieux !!!) est arrivé pendant la nuit. Drôle de réveil ! L’un comme l’autre nous ne les avons pas entendu débarquer.
Nous sommes au pied du Fire vers 10h, alors que le soleil commence à réchauffer nos doigts engourdis par le froid. Puis vient le moment du « tire au caillou qui commence» et comme d’habitude je perds ! C’est donc moi qui attaque (je déteste attaquer !).
Je m’élève de 5 m vers la lunule puis traverse à gauche en direction d’un spit. Le rocher est moyen il faut être concentré. Arrivé au point, je me détends un peu, ERREUR FATALE ! Une prise de pied cède alors que je suis en train de clipper et je me retrouve pendu sur un bras… Allez fini les blagues, le ton est donné, nous ne sommes pas dans une classique. La longueur remonte ensuite un dièdre au rocher friable (6a+). Je monte le relais sur 2 burils, et lance un « OK, relais » peu convainquant.
C’est au tour de Clément d’y aller. La voie continue dans le dièdre. Le rocher est toujours aussi moyen et les protections plutôt éloignées. Clément progresse doucement et après 10 m d’escalade, il m’annonce qu’il y a un relais « avec des super spits » juste là. Pour lui, c’est une reprise de l’escalade, après plus d’un an d’arrêt. L’hiver dernier, une mauvaise chute en ski lui avait coûté un genou et de longue séance de rééducations. En y réfléchissant, il devait certainement y avoir plus cool comme reprise…
La deuxième « vrai » longueur, traverse sur la droite et gagne le fil de l’éperon. Le rocher devient bon et l’escalade plus détendu (6a). Le relais est commun avec le Spigolo.
La troisième longueur franchie deux gros pansas directement, puis part dans un mur raide sur la droite. L’escalade y est athlétique et magnifique (6c).
La quatrième longueur et du même style (6c). Les protections, comme le rocher, sont sures. Le cheminement est évident. Grande classe…
Puis la paroi commence à se coucher. La cinquième longueur est longue (50m) mais très peu équipée (6b). On clipe quelques burils de temps en temps (???) Relais sur un spit et un vieux piton.
La longueur suivante verra Clément se mettre un taquet monumental, à quelques mètres du relais. Il s’agit d’une grande longueur (55m) avec un mur final bien corsé (6b+) et assez difficile à protéger. Equipement en place : une lunule, un mini clou avec du fil de fer (qui fait peur a voir !), et un coin de bois qui couine….
Je pars enfin dans la dernière longueur (6b). Le départ est logique. La voie franchie directement de très belles dalles grises. Mais attention, c’est pas fini : le mur final nécessite quand même un peu de sang froid ; il faut s’engager dans un mur raide et compact (un taquet de plus, un !). Une dernière longueur de corde en IV et nous voila au sommet….heureux. Des nuées de vautours tournoient sur les Mallos.
Un peu plus tard, chez Tonio, nous retrouvons Bernard (notre cher Président). Une collective du CAF était organisé ce week-end … message pour les initiateurs, dont je fais parti : un peu plus d’implications au sein du club serait souhaitable… Bref, tout ça pour dire qu’à ce moment de la soirée, nous cherchions une corde simple pour aller faire Opus Nigrum et Bernard, d’un simple clic, a résolu tous nos soucis. Et voila comment ce qui au début de la soirée était une bonne blague (aller dans Opus) c’est petit à petit transformé en meilleure idée de l’année….
Le lendemain, nous voilà donc au pied du mur. Le traditionnel jeu du caillou désigne Clément pour commencer. Cependant, aujourd’hui il n’y a ni perdant ni gagnant : tous le monde vas y passer !
La première longueur cote 6b. Très joli avec des points pas si loin que ça. Nous hissons un sac contenant les chaussures la flotte et le matos de bivouac (non, ça c’est pas vrai !). Le seul hic c’est que notre corde de hissage fait 55m. Pour la première longueur ça passe pile poil!
C’est à mon tour de me lancer. La seconde longueur côte 6a+. Les points sont pour le coup vraiment loin, mais les prises sont là et l’escalade est vraiment géniale. Voila une longueur majeure qui nous propulse directement à la moitié de la paroi. Par contre, la corde de hissage est trop courte et le second doit faire un peu de gymnastique pour la rechopper et accrocher le sac.
Les choses sérieuses peuvent enfin commencer (« continuer » serait plus approprié). La troisième longueur côte 7a+. Clément y va. Et après 20 m de grimpe, le gros taquet pointe le bout de son nez. Pas de vol, mais juste... Les points restent vraiment loin et les pas durs sont nombreux. Petit clin d’œil aux ouvreurs qui auraient pu installer le relais 10cm en dessous, ça aurait évité une belle crampe ! Relais complètement suspendu, l’ambiance est aussi gazeuse que dans la Visera…HUMMM….
J’arrive au relais, un peu farci et déjà je dois repartir pour une longueur de 7b+. L’escalade change de style. Elle se transforme en pas de bloc sur pas de bloc. Chaque pansas à droit à son hurlement. Je ne sais pas par quel miracle je ne suis pas tombé ! Tous le monde y croyait (même moi) et surtout la cordée d’espagnol qui grimpait à côté, dans la Murciana et qui à chaque pansas que je franchissait (à l’arrache la plus totale bien sur) m’encourageait.
Et nous voilà au sommet, tout étonné d’être là ! Rincé mais hyper contents… Finalement ce sont souvent des bonnes idées qui sortent de chez Tonio !
Pour une reprise, c’était une belle reprise !
3 commentaires:
chapeau
cool!
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